Alors que les métaux précieux et les métaux de base ont fortement renchéri cette année, le minerai de fer brille par son absence. Il n’est pas davantage question de correction, le minerai de fer se négociant au même niveau qu’en début d’année. Pourquoi cette atonie ?
Nous avions déjà souligné la faible volatilité des prix du minerai de fer par rapport à d’autres matières premières. D’après UBS Global Research, la volatilité du minerai de fer est à un plus bas depuis 2008-2009.
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Chine
L’institution pointe du doigt la création du China Minerals Resource Group (CMRG), qui représente plus de la moitié des producteurs d’acier chinois et dicte la stratégie d’achat et de stockage. La Chine importe chaque année pour 130 milliards de dollars de minerai de fer. Le CMRG s’impose comme le seul négociateur avec les grands producteurs de minerai de fer.
On observe aussi moins de spéculation et, partant, moins de fluctuations de prix. Les producteurs de minerai de fer ne regrettent pas cette baisse de volatilité, qui sert la visibilité de leurs flux de trésorerie futurs. Au prix actuel de plus de 100 dollars la tonne, les marges bénéficiaires restent élevées pour les producteurs.
Depuis le début de l’été, le minerai de fer est de nouveau au sommet de la fourchette de prix.
Fondamentalement, la demande de minerai de fer et donc, l’évolution des prix, sont liées à la santé du secteur immobilier et de la construction en Chine.
Le tableau est mitigé pour l’instant. Les stocks d’acier ont enflé ces derniers mois, ce qui n’est pas bon signe en soi. Les chiffres économiques récemment publiés par la Chine sont décevants mais le gouvernement devrait prendre des mesures de relance. Du côté de l’offre, la mine de Simandou devait venir la gonfler dès cette année. Le gouvernement guinéen souhaite que Rio Tinto, qui exploitera la mine, construise aussi une usine de traitement dans le pays. À court terme, cela entraînera une baisse des quantités de minerai mises sur le marché mondial.
Pas d’ETF
Il n’existe pas en Europe d’ETF permettant de réagir directement aux variations du prix du minerai de fer. C’est toutefois possible via des entreprises qui tirent une large part de leurs revenus de cette matière première. Les investisseurs trouvent la plus forte exposition chez Vale, Rio Tinto et BHP Group.