Frappes américaines en Iran : pas de tsunami en bourse ni sur le marché du pétrole

Pétrole, image d’illustration. REUTERS/Luc Gnago © REUTERS
Charly Pohu

Pas vraiment de vagues, en bourse, après les frappes des États-Unis en Iran. Le cours du pétrole notamment reste contenu. Pour l’instant.

Dans la nuit de samedi à dimanche, les États-Unis ont bombardé différents sites nucléaires en Iran. Cela rajoute une grosse couche de risques et d’incertitude à un climat géopolitique déjà aux abois dans la région.

Neuf jours avant ce bombardement, c’est Israël qui a frappé l’Iran. L’Iran a répliqué et les deux pays se sont échangé des tirs tous les jours depuis.

Suivez les cours des actions et indices sur notre plateforme Trends Bourse Live & Abonnez-vous à notre newsletter Bourse

Pétrole

Ces tirs avaient déjà fait augmenter le pétrole, parfois fortement sur une journée. Le fait que les États-Unis se joignent aux hostilités fait également augmenter le pétrole, mais pas de manière spectaculaire. Le Brent et le WTI gagnent entre 1,35 et 1,4% à l’heure d’écrire ces lignes. Le Brent se négocie à 78,15 dollars le baril. Plus tôt ce matin, il avait augmenté à 79,3 dollars.

Comment expliquer cette réaction molle ? Avec les hausses depuis 10 jours (de plus de 12%), une partie des risques est peut-être déjà incluse dans les prix. Les perspectives de croissance économiques sont limitées, ce qui pèse sur la demande de pétrole.

Mais d’autres facteurs jouent aussi : certains espèrent que l’Iran se résigne et accepte la destruction (c’est ce que clame Trump mais qui reste à confirmer) de ses capacités nucléaires militaires, ou que le régime pourrait tomber et être remplacé par un autre, moins hostile. « Les marchés réagissent peut-être non pas à l’escalade elle-même, mais à l’idée qu’elle pourrait réduire l’incertitude à long terme », explique ainsi Charu Chanana, stratège en chef des investissements chez Saxo, à Reuters.

Les choses pourraient cependant basculer si l’Iran fermait le détroit d’Ormuz, où passe un cinquième du pétrole mondial, totalement ou de manière sélective. Pour la Commonwealth Bank of Australia, les prix augmenteraient à “au moins” 100 dollars le baril, et à 110 pour Goldman Sachs (dans le cas d’une fermeture d’un mois, où la moitié des navires pourraient passer, puis d’un trafic limité à 90% pendant des mois), mais que brièvement.

Bourse

La réaction n’a pas été très marquée en bourse non plus. Le Nikkei 225 perd 0,14% et le Hang Seng en gagne même 0,55. En Europe, le Stoxx 50 ouvre en baisse de 0,5%, contre une légère hausse pour le Bel 20 et une baisse de 0,7% à Paris. Aux États-Unis, la baisse des futures du S&P 500 est contenue à -0,1%.

L’or, valeur refuge, ne brille pas après ces frappes : le métal jaune perd 0,3%. Le bitcoin en prend cependant pour son grade et lâchait plus de 4% tôt ce matin, chute qui l’avait fait basculer sous la barre des 100.000 dollars. Mais il a depuis pu limiter cette perte à 1% et remonter au-dessus du seuil.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content