En Chine, l’utilisation des puces H20 de Nvidia pourrait être interdite. Aux États-Unis, l’entreprise est surtaxée sur ses ventes en Chine. Voilà deux migraines en même temps pour Nvidia, qui augurent la même chose pour sa prochaine puce d’IA.
Tout semblait aller pour le mieux pour Nvidia. Il y a un mois (le 15 juillet), l’entreprise de puces électroniques a finalement reçu un signal positif des autorités : elle pourrait de nouveau exporter sa puce la plus à la pointe pour le marché chinois, H20, vers la Chine. En avril, cette possibilité semblait compromise et cela avait lourdement pesé sur le cours, car l’impact sur les ventes aurait pu être énorme.
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Nouvelles limites en Chine
Mais les ventes en Chine ne sont finalement pas un long fleuve tranquille. Tout le contraire. La Chine a rapidement émis des doutes sur la sécurité. Car la proposition américaine pour la vente des puces avancées en Chine veut qu’elles soient équipées de fonctions de suivi (les États-Unis ne veulent pas que leurs puces servent à l’armée chinoise). Nvidia a directement indiqué qu’il n’y a pas de porte cachée et d’accès et de contrôle à distance des puces.
Mais l’affaire prend un nouveau tournant ce mardi. Pékin demande désormais aux entreprises chinoises à ne pas utiliser ces puces de Nvidia. Surtout pour des activités qui sont en lien avec le gouvernement et la sécurité nationale. Mais c’est aussi un avertissement général. C’est ce que rapporte Bloomberg en citant des sources proches du dossier. Des missives ont été envoyées aux entreprises publiques et privées.
Voilà qui noircit les perspectives pour les ventes et les perspectives de Nvidia en Chine – avec une telle “interdiction” (reste à voir comment elle se concrétise), la situation pourrait retomber à il y a un mois, lorsque les interdictions d’exportations américaines étaient encore en place.
Mais cela soulève aussi une question sur un autre point. Ce lundi soir, Trump a indiqué qu’il pourrait aussi autoriser Nvidia à exporter sa puce d’IA dernier cri Blackwell, en version moins avancée, en Chine. Cela pourrait être un boost important pour Nvidia, mais vu l’accueil que Pékin réserve finalement à la puce H20, on peut se demander comment la puce Blackwell sera reçue.
Trump
L’autre grand MAIS, par rapport au 15 juillet lorsque le ciel s’était soudain dissipé pour Nvidia, c’est le président américain Donald Trump. Car dans ces promesses du 15 juillet, il y a pour le coup vraiment une porte cachée. Nvidia (mais aussi AMD) doit en réalité reverser 15% de son chiffre d’affaires obtenu de ces puces avancées en Chine au gouvernement des États-Unis. Un accord est tombé ce lundi. Cette entente étrange, aux allures mafieuses, est en tout cas un fait très rare pour les États-Unis et la presse s’interroge sur la base légale du deal.
Le cabinet d’analyses boursières Bernstein, relayé par Reuters, s’attend en tout cas à un impact d’un point de pour cent sur la marge totale du groupe et de 5 à 15 points de pour cent sur la marge de ces puces exportées en Chine. Au-delà de Nvidia, des experts craignent cet accord crée un précédent, et que d’autres entreprises dans d’autres secteurs pourraient aussi voir tomber cette surtaxe pour pouvoir exporter.
Concernant la puce Blackwell, les promesses faites par Trump ne font d’ailleurs pas l’unanimité. Il y a en fait toute une levée de boucliers. Car exporter ces puces, même calibrées, pourrait donner l’occasion à la Chine de rattraper les États-Unis sur le front de l’IA et d’utiliser l’IA pour doper son armée, craignent des observateurs. Ce n’est donc pas encore gagné pour les exportations de ce produit.