Le projet Waterkracht, qui vise à recycler les eaux usées des ménages anversois en eau de refroidissement pour les entreprises industrielles du port d’Anvers, est au cœur d’une vive controverse, rapportent nos confrères de Trends. Ce projet, lancé en janvier 2022, est un partenariat entre Ekopak, l’intercommunale anversoise Water-link et la société d’investissement publique Participatie Maatschappij Vlaanderen (PMV).
Des documents consultés par Trends révèlent que Water-link a, à un moment donné, décidé de poursuivre seule le projet Waterkracht, sans en informer Ekopak. Lors d’une réunion du conseil d’administration de Water-link le 6 septembre 2023, il a été décidé de mener le projet sur un autre site que celui où Ekopak détenait une concession. Water-link prévoyait d’assurer elle-même l’exploitation de l’usine, tout en collaborant avec PMV pour trouver un autre partenaire afin de construire l’installation de traitement d’eau.
Le PDG d’Ekopak, Pieter Loose, affirme n’avoir jamais été informé de cette décision. « Nous n’avons jamais été mis au courant que Water-link souhaitait poursuivre autrement le projet Waterkracht. Si Water-link ne communique pas cette décision, nous ne pouvons rien faire », déclare-t-il.
À l’initiative de PMV, des discussions informelles ont été engagées à l’automne 2023 entre PMV, Ekopak et Water-link pour explorer la possibilité de poursuivre la collaboration. Ces discussions, bien que confidentielles, n’ont pas permis de rétablir formellement l’accord initial, qui reposait sur un protocole d’accord non contraignant signé en 2022.
Toutefois, la situation a évolué après le remplacement de deux membres du conseil d’administration de Water-link en décembre 2023. Fin février 2024, le conseil nouvellement composé a décidé de réintégrer Ekopak dans le projet Waterkracht, annulant ainsi la décision de septembre.
Incertitudes boursières
Le projet Waterkracht est crucial pour Ekopak, dont une part importante des revenus futurs dépend de sa réalisation. L’incertitude autour de cette collaboration a provoqué d’importantes fluctuations boursières. L’action d’Ekopak a chuté de plus de 20 % la semaine dernière, avant de se redresser en début de semaine.
Pieter Loose affirme que la société est restée transparente avec les autorités de surveillance financières, notamment la FSMA, en signalant les périodes difficiles et en fournissant les contrats pertinents. Selon les règles en vigueur, les entreprises cotées doivent divulguer sans délai toute information susceptible d’affecter leur cours en bourse.
PMV et Water-link ont été contactés par Trends, mais ont refusé de commenter les dossiers en cours.
