Dissolution de l’Assemblée nationale en France : gueule de bois sur les marchés financiers
CAC 40 dans le rouge, Euro en chute et taux sur la dette en hausse : les marchés financiers n’accueillent pas d’un bon oeil la dissolution de l’Assemblée nationale en France.
Le parti d’extrême droite Rassemblement national est arrivé largement en tête des élections européennes en France, ce dimanche (plus de 30%). Son président, Jordan Bardella, a lancé un appel au président de la République, Emmanuel Macron, de dissoudre l’Assemblée nationale (Parlement) en vue d’organiser de nouvelles élections. Ce dernier a emboîté le pas : les élections auront lieu fin juin et début juillet.
Macron ouvre-t-il, en grand, la porte à l’extrême droite (qui n’a que 15% des sièges au Parlement, actuellement) ou est-ce un coup de poker intelligent pour battre le RN ? Les analystes politiques sont mitigés. Mais les marchés ont très mal réagi à la nouvelle, ce lundi matin.
CAC 40, taux, euro : gueule de bois
A l’ouverture ce lundi, la bourse de Paris perdait 2,4%. Le cours a quelque peu remonté, mais il est toujours à près de 2% dans le rouge. L’EuroStoxx 50 est lui aussi en baisse, de 1,5%.
Les taux d’intérêt sur la dette française sont en hausse. Le taux à dix ans par exemple augmente de 0,08 point de pourcent. Le spread, c’est-à-dire son écart quant à la dette allemande (courbe qui mesure la stabilité des différentes dettes européennes) augmente ainsi, passant de 0,5 à 0,55 points. C’est ce que montre Eric Dor, économiste pour l’IESEG School of Management, sur X, graphique avec montée en flèche à l’appui.
L’euro est également dans le mou, face au dollar. La baisse des taux de la BCE de la semaine passée lui avait déjà asséné un coup, mais le “chaos politique risquerait de l’aggraver”, poursuit l’expert. Il est toujours en baisse ce lundi, à 1,0753 dollar pour un euro (-0,44% sur les 24 heures écoulées).
Mauvais signe
Voilà le signe que les investisseurs et acteurs du marché ne voient pas cette dissolution de l’Assemblée nationale. Ils pourraient craindre que l’extrême droite l’emporte, et que cela rende le pays ingouvernable.
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