Les prochaines années s’annoncent un peu plus calmes pour D’Ieteren Group, mais ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle.
Le holding a besoin d’un peu de répit après le remaniement « unique en une génération » de la structure actionnariale familiale, qui s’est accompagné l’année dernière du versement d’un dividende exceptionnel de 71 euros par action. Cette distribution a augmenté la dette du groupe de 4 milliards d’euros et les charges d’intérêts de 180 millions d’euros (par an). Au cours des prochains trimestres, l’accent sera donc mis sur la réduction de la dette, qui sera réalisée grâce aux flux de trésorerie disponibles générés par les filiales. À court terme, les acquisitions importantes semblent peu probables tant que le ratio d’endettement n’aura pas été suffisamment réduit.
Suivez les cours du marché et de D’Ieteren sur notre plateforme Trends Bourse Live & Abonnez-vous à notre newsletter Bourse
Chiffres
Dans l’état actuel des choses, ces flux de trésorerie devraient être assez généreux au cours des prochaines années, sur la base de résultats affichant une croissance modérée. La direction prévoit une augmentation moyenne du bénéfice ajusté du groupe d’environ 5% par an au cours de la période 2024-2028. L’entreprise peut continuer à s’appuyer sur les bonnes performances des années précédentes. Au cours de la période 2021-2024, le bénéfice ajusté du groupe est passé de 486 millions d’euros à 1,1 milliard d’euros, dépassant ainsi les ambitions initialement annoncées. Belron reste le principal contributeur au bénéfice du groupe, mais la dépendance à son égard a diminué grâce à la contribution croissante d’autres filiales telles que D’Ieteren Auto, PHE et TVH. En 2021, Belron représentait encore plus de 70 % du bénéfice ajusté du groupe, contre environ 50% en 2024.
Le portefeuille du holding est donc plus équilibré qu’il y a quelques années, sans pour autant négliger la contribution de Belron. La contribution de Belron au bénéfice est aujourd’hui supérieure au bénéfice total du groupe en 2021 grâce à une augmentation du bénéfice d’exploitation de 18% par an en moyenne. Les autres filiales ne sont pas en reste. D’Ieteren Auto, TVH et PHE pourraient enregistrer une croissance moyenne de leurs bénéfices de respectivement 38%, 6% et 19% entre 2021 et 2024. Seule la filiale Moleskine n’est pas sortie du marasme ces dernières années, mais la direction n’a pas encore abandonné le fabricant de carnets.
Ralentissement
Ces chiffres de croissance assez impressionnants ne pourront être maintenus au cours des prochaines années. Au niveau du groupe, la direction table sur une croissance des bénéfices d’environ 5% pour la période 2024-2028. Belron reste le moteur de cette croissance. Le réparateur de vitrages automobiles surfe sur la part croissante des vitres équipées de systèmes de sécurité, ce qui rend les réparations plus lucratives. Cette tendance permet non seulement une croissance supplémentaire du chiffre d’affaires de 7 à 8% par an, mais aussi une marge bénéficiaire opérationnelle qui devrait atteindre les 25% d’ici 2028. La hausse des bénéfices se traduit également par un flux de trésorerie disponible important, ce qui permettra à Belron de réduire assez rapidement son endettement élevé à environ 3 fois le flux de trésorerie de l’entreprise, contre plus de 5 fois aujourd’hui. PHE et TVH peuvent poursuivre leur trajectoire de croissance des dernières années, tandis que D’Ieteren Auto, après une année 2024 très forte, doit ralentir.
Les résultats du premier trimestre de cette année donnent un avant-goût des résultats attendus pour les années à venir. La direction annonce que la plupart des filiales continuent d’améliorer leurs performances opérationnelles, Belron occupant à nouveau la première place grâce à une augmentation de 6,4% de son chiffre d’affaires. La hausse des charges d’intérêt empêche le bénéfice ajusté du groupe d’augmenter cette année. La direction confirme ses prévisions antérieures selon lesquelles le bénéfice du groupe devrait légèrement baisser cette année.
Conclusion
Les prochaines années s’annoncent calmes pour D’Ieteren Group. Une augmentation régulière du chiffre d’affaires s’accompagne de flux de trésorerie disponibles attractifs. Cela permet une réduction rapide de la dette, qui a fortement augmenté. Avec un bénéfice ajusté prévu de près de 14 euros par action, le ratio cours/bénéfice est de 13. La valorisation est suffisamment attractive pour maintenir la recommandation d’achat.
Recommandation : achat
Risque : moyen
Notation : 1B
Cours : 178,50 euros
Ticker : DIE:BB
Code ISIN : BE0974259880
Marché : Euronext Bruxelles
Capitalisation boursière : 9,5 milliards d’euros
Ratio C/B en 2024 : 12
Ratio C/B attendu en 2025 : 13
Perf. cours sur 12 mois : -9 %
Perf. cours depuis le début de l’année : +11 %
Rendement du dividende : 0,9 %