Marché du cuivre : des incertitudes à court terme

Des plaques de cuivre. REUTERS/Ivan Alvarado/File Photo © REUTERS
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Les annonces et anticipations de droits de douane ont entraîné des transferts massifs de cuivre vers les États-Unis et pesé sur les cours. Sur un horizon plus long, toutefois, les perspectives sont meilleures.

Début avril, après l’annonce des droits de douane par Donald Trump, le prix du cuivre a perdu plus de 20%, de plus de 5 à 4 dollars à peine la livre. Il s’est depuis stabilisé, à quelque 4,8 dollars la livre actuellement sur le CME, à New York. Le métal vaut 9% de moins sur le LME (Londres), du fait des transferts des stocks de cuivre vers les États-Unis en prévision des droits de douane.

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Concentration des stocks

Les droits de douane visent, à long terme, à stimuler la production et le raffinage du cuivre sur le sol américain. Dans l’immédiat, toutefois, l’industrie manufacturière américaine risque de devoir payer plus cher ses importations de cuivre raffiné. L’afflux vers le CME devrait se poursuivre ; les stocks des entrepôts du LME (Londres) et du SHFE (Shanghai) n’ont jamais été aussi bas en 15 mois. Selon Goldman Sachs, environ la moitié des stocks mondiaux de cuivre se trouvent aux États-Unis, alors que ce pays ne représente que 6% de la demande de cuivre raffiné.

Si l’évolution prochaine des prix est difficile à prédire, à long terme, les fondamentaux de l’offre et de la demande reprendront le dessus. Nous avons donc temporairement réduit de moitié notre position dans l’ETF WisdomTree Copper, le plus grand tracker suivant l’évolution du cours du cuivre, et dans l’ETF Global X Copper Miners, qui regroupe les principaux producteurs du métal. Nous restons toutefois optimistes sur le long terme.

En avril, l’International Copper Study Group a fait état d’un excédent de l’offre de 289.000 tonnes, soit 1,3% de l’offre mondiale. L’excédent peut donc rapidement se transformer en déficit, d’autant plus que les prévisions ne tiennent pas compte des problèmes au niveau de l’offre, notamment en République démocratique du Congo et au Chili.

D’autres analystes, chez UBS par exemple, tablent déjà sur une pénurie en 2025. Le déficit va s’aggraver ensuite, car les prix sont trop bas pour lancer de nouveaux projets de grande envergure qui ne généreront des flux de trésorerie que dans 10 ans. Du côté de la demande, la consommation de cuivre est vouée à augmenter considérablement du fait des investissements dans les centres de données pour l’intelligence artificielle et des adaptations des réseaux à haute tension pour l’électrification croissante.

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