Berkshire Hathaway est à la traîne face au marché… Ou est-ce que le conglomérat de de Warren Buffett a déjà subi la correction qui pend au nez de Wall Street ?
L’annonce, faite en mai à l’issue de la grand-messe annuelle de Berkshire Hathaway, avait secoué le monde de la finance : âgé de 94 ans, Warren Buffett entame sa dernière année à la tête de sa société de portefeuille. Le flambeau sera repris par Greg Abel, qui se prépare de longue date à la fonction, si bien qu’il ne faut pas s’attendre à des changements majeurs. La gestion de la trésorerie sera toutefois “modernisée” et Greg Abel pourrait s’impliquer plus étroitement dans la gestion opérationnelle de certaines participations.
Comme il fallait s’y attendre, la prime moyennant laquelle le titre Berkshire Hathaway cotait a cédé du terrain – à l’heure où nous rédigeons ces lignes, elle a même plongé de 7% à 8%. L’action a perdu entre 10% et 15% depuis l’annonce du départ de l’oracle d’Omaha, alors que l’indice S&P 500 s’appréciait dans le même temps de près de 5%.
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Si Berkshire Hathaway est à la traîne par rapport à l’indice de référence, il est très vraisemblable que son évolution ne soit qu’un avant-goût de ce que Wall Street devrait vivre dans les semaines ou les mois qui viennent.
Peu classique
Il n’est ceci dit pas rare que les résultats soient très éloignés de ceux du S&P 500 puisque la composition pour le moins peu traditionnelle du portefeuille du véhicule d’investissement ne suit en rien celle de l’indice et moins encore celle des trackers classiques, dont le top 5 n’est constitué que de valeurs sûres (Apple, American Express, Bank of America, Coca-Cola, Chevron).
Mais ce qui caractérise surtout Berkshire Hathaway ces derniers temps, c’est sa trésorerie exceptionnellement élevée (344 milliards de dollars fin juin, soit pas moins d’un tiers de la valeur du portefeuille du holding). La capitalisation boursière de Wall Street dépassant largement le produit intérieur brut des États-Unis depuis plusieurs années, la Bourse américaine est fortement surévaluée, selon les modèles. D’où la réduction des positions en actions et la trésorerie particulièrement importante de Berkshire Hathaway qui, en l’absence de bonnes affaires, préfère préserver ses liquidités qu’acheter ou conserver des actions (trop) chères.
Dès lors, si Wall Street devait subir une sévère correction, Warren Buffett, en parfait opportuniste, aurait de quoi tirer son épingle du jeu ; ou peut-être préférera-t-on parler d’un homme charitable qui, après vous avoir donné ce que vous désiriez tant, reprend ce dont vous voulez maintenant vous débarrasser.
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