Selon Bernard Keppenne, économiste en chef de CBC Banque & Assurance, la cote bruxelloise peine à exprimer une économie moderne : « l’indice Bel 20 reflète l’ancienne économie… ni les nouvelles technologies, ni l’intelligence artificielle ». Il souligne l’absence presque totale de valeurs technologiques, et la domination de deux ou trois acteurs qui façonnent l’ensemble de l’indice.
La faible diversification du Bel20 s’explique, selon lui, autant par des conditions de financement difficiles ces dernières années que par une volatilité boursière décourageant les investisseurs. Résultat : la cote bruxelloise s’essouffle, loin des grandes places américaines ou asiatiques. « Les bourses européennes sont trop petites, il faudrait peut-être une spécialisation par activité, une Bourse de Madrid pour l’intelligence artificielle, Paris pour les nouvelles technologies… »
Autre piste évoquée : ouvrir davantage la Bourse de Bruxelles et inciter les particuliers à investir. Mais, en l’absence d’une véritable union européenne des capitaux, « les investisseurs restent frileux vis-à-vis des valeurs européennes, alors qu’ils n’hésitent pas à se tourner vers les actions américaines ».
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Pour les entreprises, une IPO reste pourtant une opportunité majeure : « Ça donne une excellente visibilité, et surtout, ça permet de se financer autrement qu’auprès des banques. C’est une diversification vitale en termes de financement », rappelle Kepenne.
Il reste à voir si l’entrée en Bourse d’EnergyVision marquera le début d’un renouveau, ou restera l’exception qui confirme la règle d’un marché belge à la traîne.