Bourse: y aura-t-il un “effet janvier” cette année ?

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Sebastien Buron
Sebastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Janvier est traditionnellement un bon mois en Bourse. Sera-ce encore le cas cette année ? A voir. Car l’investiture de Donald Trump, d’ici deux semaines, pourrait bien jouer les éléments perturbateurs…

Comme chaque année à pareille époque, les prédictions des analystes vont bon train pour savoir si, comme le veut la coutume, le mois de janvier sera bon ou pas pour la Bourse. 

Historiquement, le prix des actions aurait en effet tendance à augmenter de façon significative lors du premier mois de l’année. C’est le fameux “effet janvier” : le rendement moyen des indices boursiers afficherait une performance nettement supérieure en janvier comparé aux autres mois de l’année. Selon certaines études, janvier donnerait également le ton pour le reste de l’année.

Toujours d’actualité

Plusieurs raisons expliqueraient le phénomène. D’abord, l’optimisme lié à la nouvelle année. Il est généralement synonyme de bonnes résolutions et donc d’enthousiasme sur les marchés. 

A ce facteur psychologique s’ajoutent surtout les primes de fin d’année payées aux employés. Investisseurs institutionnels, fonds de pension et autres assureurs qui collectent cet argent frais en fin d’année, ont tendance à l’investir au début de l’année qui suit. Cet afflux de capitaux sur les marchés soutiendrait généralement en début d’année les cours des fonds investis en actions. 

C’est en effet en début d’année que les gérants institutionnels, suivis par les particuliers, prennent de nouvelles positions sur le marché, indique en ce sens Christopher Dembik, stratégiste chez Pictet AM. “Ils ont notamment tendance à acheter des valeurs ou des secteurs qui sont perçus comme décotés, dans l’espoir d’un rattrapage de performance. Si l’effet janvier se produit de nouveau, cela pourrait par exemple profiter au secteur des biotechnologies ou encore aux petites valeurs (les small caps) qui ont été plutôt chahutés ces derniers mois”, estime Christopher Dembik.

L’expert de la banque privée suisse précise néanmoins que si l’effet janvier a bien été documenté par la recherche scientifique depuis le milieu des années 1970, il ne toutefois à ne pas tirer de conclusions trop hâtives : “Les gagnants boursiers du mois de janvier ne sont pas toujours ceux de l’année.”

Mais nervosité accrue 

Si le phénomène reste en théorie d’actualité, tous les mois de janvier ne sont pas nécessairement aussi bons les uns que les autres. Et pour cause ! La plupart des spécialistes boursiers le savent : la saisonnalité des marchés est aujourd’hui fortement tributaire des valeurs technologiques et de la Bourse américaine, qui écrase le reste des marchés mondiaux. 

En outre, comme l’écrit sur son blog quotidien l’économiste Bernard Keppenne, la nervosité va aller crescendo sur les marchés cette année. “La véritable première journée sur les marchés financiers, hier, a été l’exemple typique de ce que nous allons connaître ces prochaines années avec le retour de Trump, à savoir un mélange d’annonces et ensuite de démentis qui vont ballotter les marchés dans tous les sens”, souligne l’expert de CBC, faisant référence à la publication d’un article du Washington Post, suite auquel les Bourses européennes ont été prises d’une frénésie incontrôlée hier, boostant des valeurs comme celle du luxe ou de l’automobile. Mais les démentis de Trump sur son réseau social laissaient ce matin les Bourses du Vieux Continent indécises. 

Bref, effet janvier ou pas, un conseil pour cette année : “Accrochez-vous à vos fauteuils, ça va secouer !” En Bourse, comme ailleurs.

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