Bourse : qu’est-ce que le “no landing” sur lequel les marchés misent de plus en plus ?

La bourse de New York. (Photo by Spencer Platt/Getty Images)

L’économie américaine qui continue à tourner à plein régime, avec une inflation et des taux d’intérêt plus élevés qui s’éternisent. C’est le scénario du “no landing”. Il serait positif pour le marché boursier.

En sciences économiques, il y a différents scénarios pour la fin d’un épisode inflationniste. Typiquement, le “hard” et le “soft landing”. Ou atterrissage dur ou en douceur, en français. Le premier, c’est la baisse de l’inflation via un effondrement de l’économie, notamment à cause de la hausse des taux d’intérêt. Le deuxième, c’est une baisse de l’inflation mais sans que l’économie tombe en récession.

Mais il y a également une troisième voie, celle du “no landing” (pas d’atterrissage de prévu et l’avion continue à planer dans les airs). Et si les marchés ont basculé entre “nous allons vers un hard landing” et “nous allons vers un soft landing” depuis début 2022, c’est maintenant le scénario du “no landing” qui commence à se frayer un chemin dans les perspectives des investisseurs. Mais qu’est-ce ? C’est en fait une combinaison de trois éléments : l’économie reste en forte croissance, l’inflation reste au-dessus des objectifs et les taux restent plus élevés que prévu, pendant plus longtemps.

Des institutions comme Bank of America (BofA) et UBS ont récemment noté que les probabilités pour un tel scénario étaient en hausse, aux États-Unis. Différentes données macro-économiques, publiées ce dernier mois, ont créé la surprise. Les créations d’emploi, la croissance et les dépenses dans le commerce de détail notamment ont battu les estimations. De l’autre côté, l’inflation est à 2,4% en septembre, soit plus que les estimations (mais moins que les 2,5% d’août).

“No landing” : quel impact en bourse ?

Si l’économie venait à ne pas “atterrir”, quel serait l’impact sur les entreprises cotées en bourse ? Selon Bank of America, le “no landing” serait un scénario optimiste. A condition que l’inflation ne reparte pas à la hausse.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le possible report de la baisse des taux de la Fed, ou un parcours plus long et graduel que prévu, ne devrait pas avoir d’impact négatif sur les actions. Depuis que la Fed a commencé à augmenter les taux d’intérêt il y a plus de deux ans, chaque perspective de retard dans les baisses des taux a provoqué des sueurs froides en bourse. Ici, les taux courts sur le marché obligataire devraient néanmoins chuter, ce qui va pousser les investisseurs de ce marché-là vers les actions. C’est ce qu’explique Jamie Cox de Harris Financial Group à Insider : “Les taux ne vont pas baisser autant que les gens le pensent, et ce n’est pas grave ; c’est même une bonne chose.”

Il ajoute que les actifs qui devraient le plus profiter de cette condition sont les secteurs dans lesquels on trouve généralement des dividendes élevés et des flux de trésorerie importants, comme les produits de consommation de base, les services à la collectivité (les fournisseurs d’énergie ou d’eau), les télécoms ou encore les financières. Les petites capitalisations pourraient aussi voir leurs cours augmenter. Mais l’expert ne voit pas l’argent aller vers la tech et les entreprises actives autour de l’IA.

Il ajoute que la croissance et la bonne santé de l’économie sont de toute manière une bonne nouvelle pour les entreprises. Le “no landing” est donc un meilleur scénario que les deux autres. Historiquement, une baisse de l’inflation sans récession a d’ailleurs toujours (c’est la troisième fois) été le moteur de fortes hausses en bourse, pendant deux à trois ans, rappelle-t-il.

Quelle hausse des indices boursiers ?

Il n’est pas le seul à être optimiste. UBS s’attend à une hausse de 13% (par rapport au cours actuel) du S&P 500 d’ici à la fin de l’année 2025, alimentée par le scénario du “no landing”. La banque s’attend à un peu de volatilité dans le cadre des élections présidentielles aux États-Unis, mais cela ne devrait pas grandement impacter le rallye prévu.

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