Bourse : quels risques pour septembre, un mois réputé dangereux ?

Cours boursiers, image d'illustration. (Photo by Costfoto/NurPhoto via Getty Images) © NurPhoto via Getty Images
Charly Pohu

Septembre est un mois où les chutes en bourse sont fréquentes. A quoi faut-il s’attendre en 2025 ?

Dans les vieilles sagesses boursières, le mois de septembre a la réputation d’être un mois lors duquel les bourses sont dans le rouge. Une sagesse qui est d’ailleurs appuyée par des chiffres : historiquement, septembre n’est pas un bon mois pour les actions. En ce lundi premier septembre, quels sont les risques qui attendent les investisseurs pour les 30 jours à venir ?

Ce qu’il faut savoir – et c’est cela qui influence les mouvements traditionnellement plus marqués sur les marchés – c’est qu’il y a un effet vacances en bourse durant les mois de juin, juillet et août. Les investisseurs sont moins actifs. Ils sont nombreux à reprendre les affaires en septembre, et à peut-être revoir leur portefeuille en fonction des valeurs prises ou perdues durant l’été, ce qui peut déjà faire bouger les cours. Mais il y a ainsi aussi, d’un coup, plus de liquidité sur les marchés que lors des deux-trois mois précédents et cela peut amplifier les mouvements de hausse et de baisse déclenchés par tel ou tel événement.

Les cours sont en plus à des niveaux élevés ou records, après des hausses depuis le début de l’année et surtout depuis le mois d’avril. Ce qui les rend théoriquement davantage vulnérables aux chutes.

Risques politiques

Différents risques pèsent ainsi sur les marchés. Sur le front de la politique monétaire et budgétaire notamment. Aux États-Unis, il y a le licenciement de la gouverneure de la Fed, Lisa Cook, par Trump. Elle a porté plainte, et la base légale de ce licenciement est en effet remise en question. Mais cela montre que l’indépendance de la Fed est de plus en plus attaquée par la Maison Blanche, et les suites du dossier risquent d’avoir des impacts sur les marchés, dont notamment sur les taux.

Concernant la Fed, il y a aussi la réunion du 16-17 septembre qui est importante. Le marché s’attend à une baisse des taux d’intérêt. Le rapport sur l’emploi américain de ce vendredi sera déterminant. Si les chiffres sont de nouveau bas (comme en juillet et dans les chiffres de mai et juin revus à la baisse depuis), les perspectives sont en effet bonnes pour une baisse des taux. Mais ce serait aussi le signe d’une économie qui ralentit, qui n’est pas une bonne nouvelle en soi. Il faut attendre les chiffres pour dire quelle face de la pièce serait alors la plus importante.

En France, il y a une crise politique et budgétaire qui gronde. Le gouvernement pourrait tomber le 8 septembre lors du vote de confiance du Premier ministre, les propositions de budget et d’économies sont impopulaires et la dette et le déficit sont déjà élevés. La bourse française et ses consœurs européennes ont déjà souffert la semaine dernière à cause de cet imbroglio, mais les suites de la saga devraient faire des vagues. Ou des tsunamis.

Au Royaume-Uni, les risques sont similaires à ceux en France. Une dette qui augmente, un déficit qui se creuse, des difficultés politiques à mettre en place des réformes… le tout dans un contexte de croissance lente. Les investisseurs ont moins confiance dans les obligations britanniques, la demande est en baisse et les taux augmentent sur les marchés. Londres pourrait perdre le contrôle de la situation et “à partir de là, tout est possible”, comme une demande d’aide au FMI, imagine Pictet Asset Management.

IA

L’autre pan du marché à observer est l’IA, et plus largement la tech. Fin août, le rallye de l’IA a déjà subi quelques revers, après un rapport du MIT sur la rentabilité – encore lointaine pour l’immense majorité des acteurs – de la nouvelle technologie, qui a poussé le marché à revoir ses espoirs de bénéfices à la baisse ou à les retarder. Cela laisse les noms de l’IA vulnérables, car en cas de chocs économiques comme décrits plus haut, les actions de la tech, plus risquées, sont celles qui chutent souvent le plus fortement.

Sinon, concernant le rallye de l’IA, il y a aussi eu un changement géographique. Jusque-là, il était avant tout concentré sur les noms américains. Mais les acteurs chinois retiennent désormais l’attention des investisseurs, notamment car Pékin encourage les entreprises à utiliser des puces chinoises pour l’IA au lieu de celles de Nvidia. Les entreprises technologiques ont donc le vent en poupe – Alibaba a par exemple gagné 18,5% ce lundi, à Hong Kong. Le CSI 300, principal indice boursier chinois, a gagné 10% sur le mois d’août.

Une course à suivre en tout cas entre Wall Street et Shanghai ou Hong Kong (port d’attache international pour de nombreuses entreprises chinoises). Surtout dans un contexte de négociations entre Washington et Pékin pour un accord commercial, après une surenchère brutale sur les droits de douane en avril.

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