Bourse: quelles applications pour investir en 2025?

Pour la quatrième édition de son classement, Sia a testé une soixantaine d’applications dans 16 pays. © Getty Images
Sébastien Buron
Sébastien Buron Journaliste Trends-Tendances

Actions, cryptos, ETF… Le dernier classement de Sia révèle que les meilleures solutions d’investissement en ligne en matière de Bourse disponibles en Belgique proviennent majoritairement de l’étranger.

Trouver la bonne application de trading n’est pas une mince affaire. Faut-il opter pour la plateforme proposée par sa banque, perçue comme plus sécurisée ? Se tourner vers un courtier indépendant, offrant un accès à des produits financiers plus sophistiqués ? Ou choisir un acteur international, plus compétitif en termes de frais ? Pour aider les investisseurs à s’y retrouver, le cabinet de conseil Sia publie pour la quatrième année de suite une étude comparative des principales solutions disponibles dans près de 20 pays. Cette année, c’est une soixantaine d’applications, dont 15 accessibles en Belgique, qui ont été passées au crible aux quatre coins du monde.

Afin d’établir ce classement dans un secteur en constante évolution, les testeurs de Sia ont évalué chaque solution selon plusieurs dizaines de critères, regroupés en cinq grandes catégories : les fonctionnalités proposées, l’offre de produits, l’expérience utilisateur, la note obtenue sur les stores (Apple et Google), ainsi que les frais appliqués.

“Le marché de l’investissement en ligne connaît une démocratisation accélérée, observe Anthony Wolf, associé chez Sia. De nouveaux acteurs émergent régulièrement, contribuant à enrichir l’offre disponible. La gamme de produits ne cesse de s’élargir, allant bien au-delà des actions traditionnelles pour inclure désormais des actifs comme les cryptomonnaies ou les ETF. Parallèlement, les parcours clients deviennent plus intuitifs et fluides, portés par des interfaces simplifiées et l’intégration croissante d’outils d’intelligence artificielle conçus pour accompagner l’utilisateur dans ses décisions. Dans ce contexte dynamique, la concurrence sur les tarifs et les frais est particulièrement intense, ce qui pousse l’ensemble des acteurs à se montrer toujours plus innovants et compétitifs.”

“Le marché de l’investissement en ligne connaît une démocratisation accélérée” – Anthony Wolf, associé chez Sia.

Les acteurs belges reculent

Ce faisant, l’analyse menée par Sia met en évidence un constat clair : les plateformes d’investissement en ligne les mieux classées en Belgique sont majoritairement étrangères. Elles occupent d’ailleurs les quatre premières places du classement national. On retrouve ainsi en tête les offres développées par Interactive Brokers, eToro, Revolut et Trade Republic, toutes issues de groupes internationaux bien établis dans le domaine du trading en ligne. Attention toutefois : ouvrir un compte auprès d’un courtier étranger s’accompagne de certaines obligations, comme la déclaration de ce compte à l’administration fiscale belge. Cela étant, “l’écart entre les pure players et les acteurs traditionnels s’accroît, surtout sur les coûts d’utilisation, qui sont moindres”, note Etienne Ranwez, qui a piloté l’étude au départ du bureau belge de Sia.

Le premier acteur traditionnel et local, Bolero – la plateforme développée par le groupe bancaire belge KBC – n’arrive en effet qu’en cinquième position. Elle parvient néanmoins à devancer trois autres courtiers indépendants venus de l’étranger : Saxo, Degiro et Mexem. Ce dernier, qui occupait encore la première place du classement belge en 2023, pointe désormais seulement à la huitième position, preuve que le marché évolue très vite.

Rebel, l’application belge de trading promue par Belfius, reste la deuxième meilleure du pays, même si elle a moins évolué que le reste du marché ces deux dernières années. Quant à Keytrade, autre acteur important de l’investissement digital en Belgique, elle a certes fortement fait évoluer le confort d’utilisation, mais pas suffisamment pour rattraper les deux leaders belgo-belges.

Figurent ensuite plusieurs plateformes jugées moins matures. Celles proposées par ING, MeDirect et Bunq. Sans oublier Beobank qui fait son entrée dans le classement avec une offre certes perfectible, mais qui a le mérite d’exister. “Voir arriver Beobank avec une telle offre est en effet particulièrement significatif, souligne Anthony Wolf, car cela témoigne de l’évolution des attentes des clients et de la nécessité, pour une banque de détail traditionnelle, de ne plus se contenter de ses services classiques. Elle doit désormais être capable d’occuper le terrain de l’investissement en ligne, en proposant des solutions concrètes, modernes et directement accessibles à sa clientèle”, situe Anthony Wolf, faisant allusion au fait que certains autres acteurs bancaires de premier plan comme BNP Paribas Fortis, Crelan ou Argenta ne proposent pas encore d’application de trading dédiée, ce qui commence tout doucement à devenir un handicap, selon lui.

Domination américaine

Comme l’année précédente, les plateformes américaines confirment leur domination dans le classement international. Pas moins de cinq acteurs issus des États-Unis se hissent aux premières places de ce palmarès mondial des meilleures applications de trading : Interactive Brokers, E*Trade, Moomoo, Fidelity et Charles Schwab.

En comparaison, l’Europe reste plus discrète dans ce classement, avec seulement trois représentants parmi les 10 premiers. Il s’agit des plateformes britanniques Trading 212 et Revolut, ainsi que de la solution développée par le groupe bancaire italien Fineco.
À noter également, une évolution significative du côté des acteurs belges : alors qu’elle occupait encore la cinquième position l’an dernier, l’application Bolero disparaît cette année du top 10 mondial pour se retrouver au 12e rang. Ce recul témoigne d’un environnement concurrentiel toujours plus exigeant, dans lequel l’innovation et la compétitivité des tarifs deviennent des critères déterminants pour séduire les investisseurs particuliers à l’échelle internationale.

“L’application proposée par KBC demeure de très grande qualité et répond efficacement aux besoins de ses utilisateurs. Mais dans un secteur en constante évolution tel que le trading online, il devient de plus en plus difficile pour les banques généralistes de rivaliser avec les acteurs spécialisés, qui se démarquent par leur agilité et leur capacité d’innovation, notamment en termes de pricing“, précise Anthony Wolf.

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