Avec ses résultats du deuxième trimestre, Syensqo a réussi à convaincre le marché. C’est un soulagement, car jusqu’à récemment, une ombre planait encore sur la scission « historique » du groupe Solvay en deux sociétés cotées en bourse distinctes en 2023.
Les activités de croissance (le « nouveau » Solvay), notamment les plastiques pour batteries rechargeables et les matériaux composites légers pour le secteur aéronautique, ont été regroupées sous le nom de Syensqo (initialement « SpecialtyCo »). Mais le moment choisi pour la scission ne s’est finalement pas avéré idéal pour Syensqo. En effet, l’enthousiasme initial et les prévisions de croissance ne correspondent toujours pas aux résultats de 2024 et aux perspectives pour 2025. Il n’y a toujours pas de croissance.
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Chiffres
Le chiffre d’affaires de 1,586 milliard d’euros au deuxième trimestre représente à nouveau une augmentation organique de 3,5% sur une base annuelle et une baisse de 2% sur une base trimestrielle. Mais ce chiffre est légèrement inférieur à l’estimation moyenne des analystes, qui était de 1,64 milliard d’euros. Pour le premier semestre, le chiffre d’affaires s’élève à 3,205 milliards d’euros, soit une baisse de 3,8% sur une base annuelle ( 3,332 milliards il y a un an) et de 2,4% sur une base organique.
Heureusement, l’entreprise – c’est ce qui fait la réputation de sa dirigeante Ilham Khadri – a également réussi à limiter l’impact de la baisse du chiffre d’affaires sur la rentabilité au deuxième trimestre. L’ebitda sous-jacent recule de 8,3% en termes organiques pour s’établir à 335 millions d’euros, mais il est tout de même supérieur de près de 8% aux 311 millions d’euros du trimestre précédent. De plus, ce chiffre est également supérieur de 1,5% au consensus des analystes, qui s’établissait à 330,4 millions d’euros.
Si l’on examine également le premier semestre, on constate une baisse de l’EBITDA de 740 à 646 millions d’euros, soit une baisse organique de -11,7% par rapport aux six premiers mois de 2024 (-12,7% en termes absolus).
La marge ebidta (flux de trésorerie d’exploitation/chiffre d’affaires) ne recule « que » de 22,1% à 21,1% en un an. La baisse est plus importante si l’on compare le premier semestre de cette année au premier semestre 2024 : de 22,2% à 20,2%. Mais d’un point de vue historique, ces marges restent tout à fait honorables.
Le flux de trésorerie disponible est toutefois décevant, car il était encore positif au premier trimestre avec 37 millions d’euros, mais il est devenu négatif au deuxième trimestre : -67 millions d’euros. On observe également un flux de trésorerie disponible négatif de -30 millions d’euros sur les six premiers mois. Dans le cadre du programme de rachat d’actions propres, l’entreprise a racheté pour 30 millions d’euros d’actions au deuxième trimestre, ce qui signifie que 50% du programme de 300 millions d’euros a été réalisé.
Les prévisions annuelles s’élèvent désormais à environ 1,3 milliard d’euros d’ebitda sous-jacent et à un flux de trésorerie disponible d’environ 350 millions d’euros.
Conclusion
Avec un ratio valeur d’entreprise (EV) sur flux de trésorerie d’exploitation (ebitda) de 7,5, un ratio bénéfice attendu de 14 et, surtout, un ratio valeur comptable attendue pour cette année d’à peine 1,1, l’action reste raisonnablement valorisée malgré la récente reprise et nous confirmons notre avis positif. Nous sommes satisfaits d’avoir relevé notre recommandation à temps, avant même que le mouvement de rattrapage de cet été ne s’amorce.
Recommandation : acheter
Risque : moyen
Notation : 1B
Cours : 75 euros
Ticker : SYENS BB
Code ISIN : BE0974464977
Marché : Euronext Bruxelles
Capitalisation boursière : 7,82 milliards d’euros
Ratio C/B en 2024 : 14,5
Ratio C/B prévu pour 2025 : 12,5
Perf. cours sur 12 mois : +9%
Perf. cours depuis le début de l’année : +9%
Rendement du dividende : 2,0%