Bourse : que vaut Intel après la participation du gouvernement américain ?

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

La rédaction répond à la question d’un abonné : “Alors que je pensais qu’Intel ne se portait pas très bien, Softbank et l’administration Trump se mettent tous deux à investir dans le fabricant de puces. Faut-il conserver les actions ou les vendre ?”

Sur le plan opérationnel, Intel a certes la vie dure depuis un certain temps, mais il y avait tout de même pas mal à faire autour du fabricant de puces. Softbank a ainsi investi 2 milliards de dollars dans l’entreprise, soit une participation de près de 2%. Le cours de l’action Intel a d’abord réagi positivement, avant de retomber. Mais la grande nouvelle était encore à venir, soit la prise d’une participation par le gouvernement américain, qui va investir 11,1 milliards de dollars (participation de 9,9%).

Participation de l’Etat

La majeure partie de ce montant était déjà prévue pour Intel. La transaction est également assortie de warrants qui permettent au gouvernement d’augmenter cette participation de 5% sous certaines conditions au cours des cinq prochaines années. Concrètement, le gouvernement américain achète 433,3 millions d’actions à 20,47 dollars. Il s’agit d’une forte décote par rapport au cours actuel, ce qui entraîne une dilution pour les actionnaires existants. Cela n’a pas empêché l’action de grimper en flèche à l’annonce de la nouvelle.

Il s’agit d’une initiative stratégique : le gouvernement américain mise pleinement sur la production de semi-conducteurs sur son propre territoire afin de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’Asie. Ces dernières années, Intel s’est également profilé comme une fonderie produisant des puces en sous-traitance, mais il lui reste encore un long chemin à parcourir pour égaler le leader du marché TSMC.

Au deuxième trimestre, le pôle Intel Foundry a réalisé un chiffre d’affaires de 4,4 milliards de dollars mais a enregistré une perte opérationnelle de 3,2 milliards. Intel doit en effet investir massivement dans ses capacités de production, ce qui nécessite beaucoup de capitaux. En ce sens, ce capital supplémentaire est le bienvenu.

Chiffres

À la fin du premier semestre, Intel disposait de 21,2 milliards de dollars en caisse, mais enregistrait une dette de 50,8 milliards. Le fabricant de puces a consommé beaucoup de liquidités ces dernières années et son cash-flow disponible est toujours négatif. Au deuxième trimestre, il était de 1 milliard. Intel tente de boucher le trou, notamment en vendant des actifs. Une partie de sa participation dans Mobileye, qui produit des puces pour les voitures autonomes, a ainsi été vendue pour 922 millions.

Intel poursuit toutefois le chantier de sa nouvelle usine dans l’Ohio et mise pleinement sur la technologie des puces 1,8 nanomètre. L’entreprise a encore encaissé une lourde perte nette au trimestre dernier sous l’effet de charges de restructuration et de dépréciations. Les récentes injections de capitaux sont bonnes pour le moral mais sur le plan opérationnel, il reste encore beaucoup à faire pour gonfler le chiffre d’affaires et les marges et renouer avec la rentabilité. Nous jugeons donc la hausse du cours exagérée et recommandons de prendre des bénéfices (rating 3B).

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