Bourse : position relevée sur Cameco, soulagement chez Elia

La bourse de Bruxelles, Euronext Brussels. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK © BELGA
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Deux nouvelles concernant le portefeuille-modèle de Trends–Tendances. Quel impact a la conjoncture sur le prix de l’uranium, et donc sur le cours de Cameco ? Chez Elia, c’est un gros soulagement qui s’opère.

Notre thèse première pour 2025 était que l’arrivée de Donald Trump intensifierait la volatilité en Bourse. L’Allemagne réagit à sa politique par des mesures inhabituelles et l’Europe dispose tout à coup de milliards pour la défense de l’Ukraine.

Inscrivez-vous à notre concours boursier, le Trends Invest Challenge & Abonnez-vous à notre newsletter Bourse

Les cours ont bien fluctué, générant maintes opportunités. Les actions de l’uranium ont aussi réagi intensément. Nous avons donc tenté de relever une nouvelle fois notre position sur Cameco. En 2024, nous avions réalisé une prise de bénéfice sur le titre à un cours bien plus élevé. Le prix de l’uranium a chuté sur le marché au comptant, à 65 dollars la livre, un plus bas depuis octobre 2023. L’introduction de DeepSeek n’y est pas étrangère.

L’action de Cameco se négocie de ce fait à 30% sous son pic de décembre. Les prévisions à long terme pour l’uranium sont excellentes (pénurie croissante de l’offre). Le développement laborieux de nouveaux projets montre qu’il est difficile d’accroître l’offre dans l’industrie minière de l’uranium. Cameco est bien placée pour en profiter. La récente correction est l’occasion d’acheter (davantage). D’où notre ordre d’achat pour le portefeuille modèle.

Soulagement chez Elia Group

Le cours de l’action d’Elia Group a suivi une évolution bien volatile, soumis à forte pression face aux craintes d’une nette dilution du bénéfice par action (BPA). Elia met en œuvre un plan d’investissement de 31,6 milliards d’euros en Belgique et en Allemagne pour 2024-2028. Pour le financer, 4 à 4,5 milliards d’euros de capitaux supplémentaires sont nécessaires. Ce n’est pas rien, pour une capitalisation boursière de plus de 5 milliards.

L’action d’Elia est en hausse de 5% ce lundi. Suivez les cours des marchés sur notre plateforme Trends Bourse Live 

Elia Group rassure les investisseurs grâce à une opération couvrant les besoins en capitaux jusqu’en 2028 avec une dilution minimale pour les actionnaires. Dans un premier temps, trois nouveaux investisseurs institutionnels et l’actionnaire de référence Publi-T/NextGrid ont souscrit à une augmentation de capital de 850 millions d’euros par un placement privé, relevant le nombre d’actions en circulation de 9%. “Ces actionnaires ont souscrit sans décote par rapport au cours de Bourse. C’est un signal fort qui montre qu’ils croient en nous”, dit Bernard Gustin.

Une deuxième phase, prévue avant fin avril, permettra de lever 1,35 milliard de plus par le biais d’une émission d’actions avec droits préférentiels pour tous les actionnaires. Au total, 2,2 milliards d’euros seront donc levés, ce qui augmentera le nombre d’actions en circulation de 35 à 40%, en fonction des droits préférentiels exercés. Publi-T/NextGrid et les nouveaux actionnaires ont déjà accepté d’exercer les leurs ; au moins 55% de cette tranche de l’opération de capital est donc déjà réalisée.

Après cette opération de 2,2 milliards, il restera 2 milliards à trouver à partir de 2026. Elia Group peut néanmoins lever ce capital sans autre dilution, l’entreprise pouvant lever 1,9 milliard par l’émission d’obligations hybrides. En échange du risque accru, les obligataires recevront une rémunération plus élevée de 1,5%, en plus du taux classique. Elia Group envisage aussi d’absorber le besoin de capital par la vente de participations dans ses filiales. “Nous ferons ce choix en fonction des valorisations et des taux d’intérêt du moment. Il est important que nous puissions le faire en position de force. Ce plan de capital efficace couvre nos besoins jusqu’en 2028 avec une dilution minimale. Cela élimine le risque majeur d’opérations de capital répétées”, indique Bernard Gustin.

Elia Group a par ailleurs publié des résultats annuels supérieurs aux attentes. Son bénéfice net ajusté a crû de 30%, à 5,73 euros par action, grâce à une hausse de l’actif régulé à 18,5 milliards d’euros et au rendement équitable que les régulateurs lui permettent d’obtenir sur ces actifs. En Belgique, le bénéfice net ajusté a enflé de 18%. Du côté de la filiale allemande 50Hertz (60% du bénéfice du groupe), il a bondi de 40%. Cette progression n’est cependant pas tenable à terme.

La direction prévoit pour 2025 une nouvelle hausse du bénéfice net, à 490-540 millions d’euros, contre 450 millions cette année. L’évolution du BPA dépend aussi de la croissance du nombre d’actions en circulation mais selon la direction, les perspectives données lors de la dernière journée de l’investisseur intègrent cette dilution et restent valables. Traduction : le BPA croîtra d’au moins 10% l’an sur 2024-2028. Le dividende (2,05 euros) payable en 2025 suivra l’inflation à cette période.

Avec un plan de capital concluant, la direction balaie nombre de doutes et de risques quant au financement du plan d’investissement. La dilution pour les actionnaires est limitée jusqu’en 2028 et permet la création de valeur actionnariale. Par ailleurs, avec un ratio cours-bénéfice de 13, la valorisation est très attrayante. Reste digne d’achat.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content