K+S a annoncé une dépréciation comptable de 2 milliards d’euros sur ses actifs potassiques en juillet. Et ce, suite à des changements dans certains paramètres à long terme qui déterminent la valeur des actifs. Cela n’a aucune incidence sur la trésorerie.
K+S avait déjà encaissé une dépréciation similaire en 2020, mais l’avait entièrement compensée en 2021. Malgré cela, le marché a mal réagi. Le sentiment entourant l’action s’est détérioré, K+S ayant publié fin juillet ses prévisions pour le rapport du 2e trimestre du 12 août, qui annonçaient que le flux de trésorerie d’exploitation (ebitda) s’élèverait à 110 millions d’euros, soit bien moins que les prévisions moyennes des analystes (139 millions) et quasiment autant que les 128 millions du 2e trimestre de 2024.
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Chiffres
Dans le même temps, la fourchette d’ebitda pour 2025 a été confirmée à 560-640 millions d’euros (500-620 millions d’euros initialement), malgré un taux de change dollar/euro inférieur aux prévisions. En 2024, l’ebitda était de 558 millions d’euros. Le cash-flow disponible ajusté légèrement positif attendu a aussi tenu bon.
Le chiffre d’affaires (CA) du 2e trimestre ressort à 871 millions d’euros, soit 0,3% de moins qu’au 2e trimestre de 2024 (965 millions d’euros au 1er). Le segment agricole a réalisé un CA de 617,5 millions d’euros (615,9 millions l’an dernier). Le CA en Europe est passé de 271 millions d’euros à 290 millions, tandis que les marchés outre-mer ont connu un recul de 335 millions à 328 millions.
Le volume vendu de 1,74 million de tonnes est resté inférieur aux prévisions. Cet élément, conjugué à une commission minière unique de 10 millions d’euros, a été la principale raison de la baisse de l’Ebitda à 110 millions.
La poursuite de la reprise des prix de vente du potassium, de 325 euros la tonne au 1er trimestre à 336 euros en moyenne au 2e (305 euros au 2e trimestre de 2024), est très positive. Le volume annuel prévu pour les engrais potassiques est resté inchangé, entre 7,5 et 7,7 millions de tonnes (7,56 millions en 2024).
Les activités de production de sel de K+S ont généré un CA de 258 millions au 2e trimestre, soit 2% de moins que l’an dernier. Les volumes de vente de 1,31 million de tonnes sont restés inférieurs au niveau de l’an dernier (1,47 million), mais ont été largement compensés par la hausse des prix de vente.
Le cash-flow disponible ajusté s’est amélioré, de -24 millions d’euros à -8 millions (+ 24 millions sur le premier semestre). Le résultat net ajusté est passé de 6,5 millions l’an dernier à -11,8 millions et, sur le premier semestre, de 58,1 millions à 47,9 millions.
Perspectives
K+S investit cette année 550 millions, principalement dans l’augmentation progressive de la production annuelle de Bethune de 2 millions à 4 millions de tonnes, et dans les mines allemandes de Werra (Werra 2060). Le cycle d’investissement à Werra atteindra son pic l’an prochain avec 200 millions et s’achèvera en 2027.
Les perspectives à long terme pour les producteurs de potassium sont favorables. Depuis le 14 juillet, l’action a lâché près de 30% et s’échange à moins de la moitié de sa valeur comptable, soit environ 24 euros par action, un scénario bien trop pessimiste selon nous. Nous devrions dès lors renforcer notre position dans le portefeuille modèle. Digne d’achat (rating 1B).