Le bénéfice moins bas que prévu d’ABN Amro est en partie due au fait que la banque n’a pratiquement pas besoin de déprécier son portefeuille de prêts. Le risque de baisse des bénéfices et de la valorisation étant plus important que le potentiel de hausse, une révision à la baisse de la recommandation s’impose.
Le bénéfice net d’ABN Amro a chuté de 8% à 619 millions d’euros au premier trimestre. Cette baisse n’est pas surprenante car la banque a bénéficié d’un certain nombre d’avantages exceptionnels l’année dernière.
Les “autres revenus” ont chuté de 43% pour atteindre 79 millions d’euros. Les revenus nets d’intérêts ont baissé de 2% pour atteindre 1,6 milliard d’euros, tandis que les revenus de commissions ont augmenté de 8% pour atteindre 507 millions d’euros. Ce dernier chiffre est encourageant car ces revenus sont plus stables que les revenus d’intérêts.
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Alors que le chiffre d’affaires total a baissé de 2%, à 2,1 milliards d’euros, les dépenses d’exploitation ont augmenté de 4%, à 1,3 milliard d’euros. En raison principalement de l’augmentation des coûts salariaux, les frais de personnel ont augmenté de 10% pour atteindre 725 millions d’euros. Les autres dépenses ont diminué de 3%, à 584 millions d’euros, en partie en raison de la baisse des coûts de supervision.
Dans les jours qui ont suivi la publication des chiffres, le cours de l’action a rebondi de plus de 7% pour atteindre son niveau le plus élevé depuis plus de cinq ans. Cette réaction positive s’explique en grande partie par le fait que la baisse des bénéfices s’est avérée moins importante que ce à quoi s’attendaient de nombreux investisseurs.
Cette baisse moins importante que prévu s’explique en partie par le fait qu’ABN Amro n’a pratiquement pas eu à mettre de l’argent de côté pour des créances douteuses. Au cours des premiers mois de l’année, seuls 5 millions d’euros ont été ajoutés à cette caisse de prévention. Si le climat économique se dégrade quelque peu, la banque devra mettre plus d’argent de côté.
Les revenus d’intérêts nets étant déjà sous pression, le bénéfice par action en 2026 devrait être légèrement inférieur à celui de l’année en cours, qui s’élève à environ 2,50 euros.
Conclusion
Il n’y a guère de marge de manœuvre tant au niveau de la valorisation que de la croissance des bénéfices. Le rendement du dividende de 5,8 -% est tout à fait décent, mais il existe de nombreuses alternatives plus intéressantes dans le secteur financier pour les investisseurs en revenu. La récente hausse du cours de l’action offre donc une bonne occasion de se séparer d’ABN Amro à un bon prix. Le conseil reste donc de « vendre ».
Recommandation : vendre
Risque : moyen
Rating : 3B
Prix : 22,38 euros
Ticker : ABN NA
Code ISIN : NL0011540547
Marché : Euronext Amsterdam
Capitalisation boursière : 11,33 milliards d’euros
Ratio C/B en 2024 : 8,5
Ratio C/B attendu en 2025 : 8,5
Perf. cours sur 12 mois : +43%
Perf. cours depuis le début de l’année : +50%
Rendement du dividende : 5,8%