Boeing : l’opération “relance” est en bonne voie
Les résultats trimestriels et annuels de Boeing contenaient peu de surprises, mais les attentes n’étaient pas élevées compte tenu de l’histoire récente du constructeur.
Le quatrième trimestre s’est soldé par une perte importante de 3,86 milliards de dollars, soit 5,9 dollars par action. Cette perte est due à une série de dépréciations, dont la plupart sont de nature exceptionnelle. Sur la valeur de certains contrats de défense déficitaires, la réduction a été de 1,7 milliard de dollars et de 1,1 milliard de dollars dans la division des avions de passagers (Commercial Airplanes). À cela s’ajoutent les coûts de restructuration liés au licenciement de 10 % du personnel.
Avions livrés
Le chiffre d’affaires trimestriel a chuté de 31 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 15,2 milliards de dollars, soit un peu plus que prévu. Parmi les trois plus grandes divisions, seuls les services globaux (services de maintenance et de logistique) ont pu afficher une croissance de 5,6 % en glissement annuel pour atteindre 5,12 milliards de dollars. La marge d’exploitation de cette division était de 19,5 %.
Les autres divisions se sont moins bien comportées, avec des marges négatives. Auprès des “Commercial Airplanes”, le chiffre d’affaires a baissé de 55% par rapport à l’année précédente, pour atteindre 4,76 milliards de dollars. Cette baisse est due à la grande grève qui a duré 53 jours et ne s’est terminée qu’en novembre. L’autorité fédérale américaine de l’aviation (FAA) a également imposé une limite de production au 737 Max de Boeing à la suite de problèmes de qualité antérieurs. En conséquence, seuls 57 appareils ont été livrés au cours du quatrième trimestre, contre 157 au cours de la même période l’année précédente.
Le 737, l’avion le plus populaire, a fait l’objet de 36 livraisons, contre 110 un an plus tôt. Boeing se dit prêt à augmenter encore la production du 737 si la FAA l’autorise. En principe, ce sera le cas dans le courant de l’année si les contrôles de qualité ne révèlent pas d’autres problèmes.
Pour l’ensemble de l’exercice 2024, les livraisons d’avions de passagers ont chuté de 34 %, à 348. Le nombre de nouvelles commandes est tombé à 377 avions de passagers l’année dernière, soit 71 % de moins que l’année précédente. À titre de comparaison, la société concurrente Airbus a augmenté ses livraisons de 4 % pour atteindre 766 appareils.
Commandes
La division Défense, Espace et Sécurité a vu son chiffre d’affaires chuter de près d’un cinquième au quatrième trimestre, à 5,41 milliards de dollars. Boeing prévoit de rationaliser davantage ses offres et d’arrêter de proposer certains types d’appareils.
Le carnet de commandes s’élevait à 521 milliards de dollars à la fin du mois de décembre, soit 10 milliards de dollars de plus que trois mois auparavant. Ce carnet de commandes comprend plus de 5.500 avions commerciaux pour une valeur équivalente à 435 milliards de dollars. Le secteur de la défense a obtenu 8 milliards de dollars de nouvelles commandes et la valeur totale s’élève désormais à 64 milliards de dollars. Ce chiffre comprend 29 % de commandes provenant de l’extérieur des États-Unis.
Le flux de trésorerie disponible a été négatif de 4,1 milliards de dollars au quatrième trimestre et atteint 14,3 milliards de dollars pour l’exercice 2024. Boeing continuera d’être confronté à un flux de trésorerie disponible négatif au cours du premier trimestre actuel. Au fur et à mesure que l’année avance, il devrait redevenir positif car plusieurs dépenses ponctuelles seront éliminées.
Pour renforcer son bilan, Boeing a levé 24,3 milliards de dollars l’année dernière en émettant de nouvelles actions et une obligation convertible. En conséquence, la société dispose désormais de 26,3 milliards de dollars de liquidités et de titres négociables dans son bilan. Elle dispose également d’une ligne de crédit inutilisée de 10 milliards de dollars. La dette a été réduite de 3,8 milliards de dollars au quatrième trimestre et s’élève désormais à 53,9 milliards de dollars, soit 27,6 milliards de dollars nets.
Conclusion
Depuis le point bas de la mi-novembre, le cours de l’action Boeing a déjà augmenté de plus d’un quart. Il y a des signes de reprise, mais la route est encore longue. Le bénéfice net n’est pas encore au rendez-vous cette année, mais le flux de trésorerie disponible devrait redevenir positif au second semestre. Cela permettra de réduire encore l’endettement et les charges d’intérêt. Boeing forme avec Airbus un duopole sur le segment des avions de passagers et, lorsque les livraisons reprendront, l’entreprise pourra bénéficier d’un effet de levier sur les bénéfices et les ventes. Il est probable qu’il y ait des revers sur le chemin de la reprise, mais Boeing reste achetable pour ceux qui ont un horizon d’investissement d’au moins 12 mois. Nous envisageons une limite d’achat pour notre portefeuille modèle.
Recommandation : vaut l’achat
Risque : moyen
Note : 1B
Prix : 177,78 USD
Ticker : BA US
Code Isin : US0970231058
Marché : Bourse de New York
Capitalisation boursière : 131 milliards de dollars
P/E 2024 : –
Attendu en 2025 : –
Différence de prix sur 12 mois : -11%
Différence de prix depuis le début de l’année : +4%
Rendement du dividende : /
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