Bernard Keppenne (CBC): “Un moment d’inquiétude important pour les marchés”
Journée rouge sur les bourses: l’économiste épingle l’inquiétude sur l’économie américaine, le ralentissement en Europe et une hausse des taux inattendue au Japon. Sans oublier le contexte géopolitique international.
Bernard Keppenne, économiste en chef de CBC, décode pour Trends-Tendances cette journée rouge sur les marchés mondiaux.
Est-ce un moment important?
Oui, c’est un moment important parce qu’il y a une inquiétude au sujet du ralentissement de l’économie américaine après les mauvais chiffres du chômage. En même temps, il faut nuancer cette nouvelle concernant le marché de l’emploi: d’une part parce que cela intègre les arrêts de travail provoqués par l’ouragan Debby et d’autre part parce que le taux de participation, c’est-à-dire le nombre de personnes qui travaillent sur l’ensemble des ceux qui sont en âge de travailler, augmente. Cela témoigne du fait que le marché de l’emploi américain reste solide, malgré tout. Mais il faut également regarder cela à la lumière de la décision peut-être trop tardive de la Banque centrale américaine sur une baisse des taux.
Le contexte international joue-t-il un rôle?
C’est le deuxième élément, oui: le ralentissement global de l’économie en Europe et en Chine pèse sur les marchés, d’autant plus si cela ralentit aux Etats-Unis également. Il y a un problème d’une faiblesse de la consommation, qui est pourtant essentielle pour assurer la croissance.
Et l’incertitude géopolitique?
Cela joue aussi dans la nervosité des marchés, que ce soit le risque d’escalade au Proche-Orient ou l’élection présidentielle américaine. Mais il faut aussi préciser que nous sommes dans un contexte de vacances, avec des niveaux d’échanges moindres, ce qui invite à relativiser un peu.
Pourquoi le Nikkei chute-t-il aussi fortement?
Chaque bourse a sa spécificité et, dans ce cas, c’est dû à une hausse des taux que l’on n’attendait pas au Japon, avec un renforcement du yen dans la foulée. Le Nikkei étant fortement axé sur les exportations, cela explique cette chute importante de quelque 15%. En Europe, on devrait rester dans des proportions moindres, autour de 2 ou 3%.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici