Berkshire Hathaway entre au capital d’UnitedHealth : quel signe pour les investisseurs ?

UnitedHealth Group, image d’illustration. REUTERS/Lucy Nicholson/Illustration © REUTERS
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

La rédaction répond à la question d’un abonné : “Quelle importance faut-il accorder à l’entrée de Warren Buffett au capital d’UnitedHealth Group ?”

Depuis quelques mois, les investisseurs boudent l’action du plus grand assureur santé américain, qui a publié des résultats décevants, revu à la baisse des prévisions et fait l’objet d’une enquête pour fraude concernant les coûts facturés aux programmes gouvernementaux. Mais lorsque le cours a atteint son plus bas niveau en cinq ans, le fonds d’investissement Berkshire Hathaway a annoncé avoir acheté 5 millions d’actions de UnitedHealth Group (UNH) pour quelque 1,6 milliard de dollars.

Les assurances forment depuis des décennies déjà l’un des piliers de l’empire bâti par Warren Buffett. Outre Berkshire, Renaissance Technologies a acheté 1,35 million d’actions UNH et Scion Asset Management (Michael Burry) a aussi investi dans la société.

Chiffres

Au terme du premier semestre, il apparaît clairement que les résultats opérationnels de 2025 ne seront pas brillants. Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires (CA) a augmenté de 13% sur un an, à 111,6 milliards de dollars (plus qu’attendu), mais le bénéfice d’exploitation s’est contracté de 35%, à 5,2 milliards de dollars. Le bénéfice par action (BPA) s’est élevé à 4,08 dollars (4,45 dollars attendus).

La direction a revu à la baisse le BPA prévisionnel pour 2025, à “au moins 16 dollars”, contre 29 dollars escomptés en début d’année. Ces résultats décevants s’expliquent par la forte augmentation des frais médicaux, insuffisamment compensée par la hausse des primes d’assurance. La part du CA consacré aux dépenses médicales (Medical Care Ratio ou MCR) s’élevait au deuxième trimestre à 89,4%, contre 85,1% un an plus tôt – soit 15 milliards de dépenses en plus sur une base annuelle. Plus le MCR est bas, plus UNH peut verser de bénéfices. Ce problème peut être résolu en augmentant les tarifs de l’assurance santé. UNH n’a pas à craindre de perdre des parts de marché, car les autres assureurs maladie se trouvent dans la même situation.

UNH ne se limite toutefois pas à la branche assurance maladie. Le CA d’Optum, qui fournit des services de gestion et d’informatique aux médecins, pharmaciens et hôpitaux, a augmenté de 7% au deuxième trimestre, à 67,2 milliards de dollars. Sur les quatre derniers trimestres, la division a généré un bénéfice d’exploitation de 23,2 milliards de dollars. Avec 51 millions de clients (99 millions avec Optum), UNH reste un poids lourd du système de santé américain et son modèle économique n’est pas menacé.

Sur la base d’une estimation prudente, UNH se négocie actuellement à 16 fois le bénéfice attendu en 2026, contre une moyenne de 25 ces cinq dernières années. Les résultats opérationnels d’UNH ne justifient pas la forte décote par rapport à la moyenne historique. Alors que le marché anticipe un scénario négatif, l’entrée de Berkshire Hathaway au capital constitue un gage de confiance. Il faudra s’armer de patience pour que le cours repasse au-dessus des 500 dollars, comme ces dernières années. Malgré le risque supérieur à la moyenne, le titre nous paraît toujours digne d’achat.

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