Dix ans après son arrivée en Belgique, M&G confirme sa place parmi les acteurs en vue de la gestion d’actifs du pays. À contre-courant de la gestion passive, Joseph Pinto, CEO de M&G Investments, revendique un modèle résolument actif, convaincu que “la recherche, l’analyse et la sélection de titres créent de la valeur pour le client” et que “seuls les gérants actifs performants et différenciants subsistent”.
Début septembre, M&G a célébré ses dix ans de présence en Belgique, dans le cadre prestigieux de la Villa Empain. En une décennie, le marché belge s’est affirmé comme un véritable relais de croissance pour le gestionnaire d’actifs britannique. Avec plus de 3,5 milliards d’euros sous gestion et près d’un milliard d’euros de ventes nettes à fin 2024 , la présence du groupe n’a jamais été aussi solide. L’occasion pour son CEO Joseph Pinto de partager sa vision des grandes mutations qui redessinent aujourd’hui le paysage européen de la gestion d’actifs.
Comment se porte M&G sur le marché belge aujourd’hui ?
L’année dernière s’est très bien passée, et la dynamique reste positive cette année. Sur le marché belge, nous gérons un peu moins de 4 milliards d’euros d’actifs, distribués via une trentaine de partenaires, traduisant leur confiance et la pertinence de notre offre par rapport aux attentes du marché. M&G s’impose clairement aujourd’hui comme l’un des gérants d’actifs étrangers les plus influents en Belgique.
Qui sont ces partenaires ?
Ce sont les banques privées, les assureurs et les conseillers en gestion de patrimoine. Ce sont eux qui distribuent nos fonds auprès de leurs clients particuliers. Nous avons également une clientèle institutionnelle – assureurs, caisses de pension, fonds de retraite – qui nous confient la gestion long-terme de leurs portefeuilles sur plusieurs classes d’actifs. En résumé, nous servons à la fois des intermédiaires distributeurs et des investisseurs institutionnels.
Vous ne proposez donc pas vos fonds en direct aux particuliers ?
Exactement. Nous ne distribuons pas directement au détail. Nous passons toujours par des intermédiaires – banques privées, compagnies d’assurance, gestionnaires de patrimoine. Ce sont eux qui sélectionnent et proposent nos fonds (actions, obligataires, diversifiés et actifs privés) aux clients finaux. Notre rôle, c’est de proposer à ces distributeurs une diversité de fonds susceptibles de répondre aux différents profils et horizons d’investissement de leurs clients finaux.
Vous êtes un gérant actif. Pourquoi avoir abandonné la gestion passive ?
M&G est résolument actif et ce, depuis toujours. Nous avons externalisé la gestion de stratégies passives il y a quelques années pour le compte de notre client interne qui est notre assureur M&G Life. Ce modèle est très industriel, avec des marges faibles. Pour être compétitif, il faut gérer plus de 500 milliards d’euros d’actifs, ce qui n’était pas du tout notre vocation. Nous sommes et restons un gérant actif, convaincu que la recherche, l’analyse et la sélection de titres créent de la valeur pour le client.
Pourtant, la gestion passive a connu un succès considérable ces dernières années…
C’est vrai et la gestion passive a un rôle à jouer. Mais cela ne signifie pas que la gestion active soit dépassée. Au contraire, cette distinction a clarifié le marché : seuls les gérants actifs performants et différenciants subsistent. La gestion passive reproduit la moyenne du marché. La gestion active, elle, cherche à la battre. Et sur les marchés moins efficients que les États-Unis – comme l’Europe ou les marchés émergents –, la valeur ajoutée du gérant reste essentielle. M&G a su prouver la performance de sa gestion sur ces marchés avec les trois-quarts de ses fonds dans les meilleurs quartiles.
La concentration du marché s’intensifie : assiste-t-on à une transformation profonde du modèle de la gestion d’actifs ?
C’est une tendance de fond. Elle s’explique par la pression sur les marges, la complexité règlementaire croissante, et la nécessité d’investir massivement dans la technologie et le reporting. Dans ce contexte, différents types de consolidations se dessinent aujourd’hui : la recherche de la taille, qui devient un atout concurrentiel, afin de mutualiser les coûts et d’atteindre une masse critique suffisante, l’acquisition d’expertises externes pour se spécialiser, notamment dans les actifs privés, et des partenariats stratégiques visant à ouvrir de nouveaux canaux de distribution, comme nous l’avons fait récemment avec Dai-Ichi Life, l’un des principaux assureurs japonais pour qui M&G devient le partenaire privilégié pour la gestion d’actifs en Europe, et susceptible de générer au moins 6 milliards de dollars de nouveaux flux d’affaires pour M&G sur cinq ans.
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