Barrick Mining : “De loin l’action la plus intéressante du secteur”

Barrick Gold. REUTERS/Dado Ruvic/Illustration/File Photo/File Photo © REUTERS
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Barrick Gold a été rebaptisée Barrick Mining début mai. L’entreprise souhaite ainsi attirer l’attention sur sa diversification vers le cuivre. Parallèlement, son symbole boursier à la NYSE est passé de GOLD à B.

Barrick possède plusieurs actifs de production de cuivre (Zaldivar, Lumwana et Jabal Sayid) et prévoit de les développer à l’avenir (Reko Diq). Le groupe continue toutefois de se concentrer sur l’or.

Au premier trimestre, les mines en exploitation de Barrick ont produit au total 758.000 onces d’or, soit 19% de moins qu’un an auparavant. Ce recul est en grande partie imputable aux problèmes rencontrés au Mali, où toutes les activités du complexe minier de Loulo-Gounkoto ont été suspendues au début de l’année à la suite d’un différend avec le gouvernement malien, qui détient 20% de la mine.

Le Mali détient même plusieurs membres du personnel et a saisi les stocks d’or invendus. Barrick a engagé une procédure auprès d’un organisme international de médiation, mais le résultat se fera attendre encore longtemps. La contribution au premier trimestre s’est limitée à 18 000 onces troy (contre une production trimestrielle moyenne de 140.000 onces), mais elle disparaîtra complètement à partir du deuxième trimestre, qui est en cours.

Outre les problèmes au Mali, Carlin et Goldstrike ont également enregistré une baisse de leur production en raison de travaux de maintenance prévus sur les infrastructures.

Avec 44.000 tonnes, Barrick a toutefois produit 10% de cuivre en plus par rapport à l’année précédente.

Chiffres

Le prix réalisé par once d’or vendue a augmenté de 40% par rapport à l’année dernière, pour atteindre 2.898 dollars. En conséquence, malgré la baisse de la production, le chiffre d’affaires a augmenté de 14% pour atteindre 3,13 milliards de dollars. Le coût total de production, à 1.775 dollars, était supérieur de 20% à celui de l’année précédente. Cela a généré une marge de 1.123 dollars par once, contre une marge moyenne de 913 dollars pour l’ensemble de l’exercice 2024.

Le coût de production sera sensiblement inférieur dès le trimestre en cours, mais surtout à partir du second semestre, en raison d’une production attendue plus élevée. Entre-temps, le prix de l’or dépasse également les 3.000 dollars. Ces deux éléments font que la marge pourrait encore augmenter considérablement, ce qui aurait des conséquences positives sur le flux de trésorerie disponible. Celui-ci s’élevait à 375 millions de dollars au premier trimestre.

Barrick est en pleine phase d’investissement, avec des dépenses en capital annuelles moyennes de 4,1 milliards de dollars entre 2025 et 2027. Il s’agit d’extensions de mines existantes et de nouveaux projets (Fourmile, Reko Diq). À la fin de cette décennie, Barrick en récoltera les fruits sous la forme de flux de trésorerie nettement plus élevés.

Dette

Barrick a clôturé le premier trimestre avec une dette nette de 620 millions de dollars. Avec un flux de trésorerie disponible prévu de 1,8 milliard de dollars pour 2025, le groupe devrait de toute façon être libéré de ses dettes au cours du second semestre.

Ce moment arrivera plus tôt grâce à la vente de la participation de 50% dans le projet Donlin en Alaska. Celle-ci sera vendue pour 1 milliard de dollars à Paulson Advisers et Novagold, qui détenait déjà l’autre moitié de Donlin. À la conclusion de cette transaction (fin juin ou début juillet), Barrick sera immédiatement libérée de toute dette.

La position de trésorerie nette est importante car elle constitue la base d’un dividende supplémentaire. Le dividende de base est actuellement de 10 cents par trimestre, mais avec une trésorerie nette d’au moins 1 milliard de dollars, ce qui est tout à fait possible à la fin de cette année, 15 cents supplémentaires s’y ajouteront. Un dividende combiné de 25 cents porterait le rendement au cours actuel à plus de 5 % ! Barrick peut également choisir d’augmenter le rachat d’actions. Au premier trimestre, 7,69 millions d’actions ont été rachetées à un prix moyen de 18,6 dollars, soit une dépense de 143 millions de dollars.

Conclusion

La perte de production au Mali a pesé sur le rendement au premier trimestre et a également contribué à la hausse des coûts, mais son impact diminuera progressivement au cours des prochains trimestres. La hausse du prix de l’or a largement compensé tous les vents contraires opérationnels, ce qui a permis une augmentation du chiffre d’affaires et des flux de trésorerie. Barrick dispose d’un bilan solide et peut donc augmenter les rémunérations des actionnaires. Pourtant, Barrick cote à peine 6 fois le flux de trésorerie prévu. C’est non seulement le chiffre le plus bas depuis fin 2015, mais aussi nettement moins cher que ses concurrents du secteur. C’est pourquoi Barrick est actuellement, en termes de potentiel de cours, de loin l’action la plus intéressante du groupe des grands producteurs. Barrick reste digne d’achat.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Notation : 1B

Cours : 19,07

Ticker : B US

Code Isin : CA0679011084

Marché : New York Stock Exchange

Capitalisation boursière : 32,8 milliards

Ratio C/B en 2024 : 13,3

Ratio C/B attendu en 2025 : 10,7

Perf. cours sur 12 mois : +12,6 %

Perf. cours depuis le début de l’année : +23%

Rendement du dividende : 2,1%

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