Le champion américain des semi-conducteurs Nvidia a réalisé un chiffre d’affaires record de 46,7 milliards de dollars au deuxième trimestre de son exercice décalé, tout juste au-dessus des attentes du marché, malgré les restrictions américaines sur les ventes en Chine de certaines de ses puces pour l’intelligence artificielle (IA).
Son titre perdait plus de 3% lors des échanges électroniques après la clôture de la bourse de New York jeudi.
Le groupe californien a aussi dégagé un bénéfice net record, à 26,4 milliards de dollars, soit un bond de plus de moitié sur un an.
Mais le groupe a précisé n’avoir vendu aucune puce H20 lors du trimestre écoulé (de mai à juillet). Ce sont des mini-processeurs moins sophistiqués, conçus pour respecter les restrictions d’exportations.
Des résultats hors normes, mais des marges qui pourraient se réduire
Les résultats de la première capitalisation mondiale, au-dessus des 4.000 milliards de dollars depuis juillet, sont suivis de près par les investisseurs.
Les recettes de ces fameux mini-processeurs (GPU) pour les centres de données ont légèrement déçu, à 41,1 milliards de dollars au lieu des 41,3 milliards attendus.
“Bien qu’énormes, ces résultats montrent des signes que les dépenses des géants” de l’IA et du cloud “pourraient se réduire à la marge si les retours sur investissements des applications de l’IA restent élusifs”, a commenté Jacob Bourne, analyste chez Emarketer.
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“Wall Street sous-estime la croissance”
Nvidia surfe depuis 2023 sur la révolution de l’IA générative lancée par ChatGPT (OpenAI). Ses clients, les géants américains des technologies, rivalisent à coup de dizaines de milliards de dépenses dans les infrastructures et la puissance de calcul nécessaires pour rester dans la course.
“Wall Street continue à sous-estimer la croissance exponentielle de la demande” pour ces micro-processeurs, moteurs de la “révolution de l’IA que mène Nvidia”, a assuré Dan Ives, analyste chez Wedbush, avant la publication des résultats.
La croissance exceptionnelle de Nvidia se poursuit donc malgré les coups que lui portent les gouvernements américain et chinois, engagés dans une bataille féroce pour la suprématie mondiale dans l’IA.
Guerre commerciale
Lors de son premier trimestre décalé, Nvidia avait enregistré une charge exceptionnelle de 4,5 milliards de dollars à cause des restrictions américaines sur l’export de puces vers la Chine. Le groupe disait s’attendre à voir ses revenus amputer de 8 milliards de dollars au 2e trimestre pour le même motif.
Mais ses perspectives de croissances ne faiblissent pas: pour le troisième trimestre, le leader mondial des processeurs prévoit un chiffre d’affaires d’environ 54 milliards, tout en ne visant toujours “aucun envoi de puces H20 en Chine”.
Nvidia indique toutefois avoir écoulé une partie de ces puces auprès d’un client non chinois pour un total de 180 millions de dollars pendant le trimestre écoulé.
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