Une semaine de tous les records pour le Bel20, malgré le shutdown américain

(ABM FN) Au sortir d’une semaine marquée par l’envolée des valeurs de la pharma et de la paralysie partielle de l’administration US en raison du “shutdown”, le Bel20 s’est adjugé 5,6 pour cent avec un nouveau record de clôture de 4.930 points vendredi soir. 

De quoi aussi permettre à l’indice vedette de prendre environ 8 pour cent au troisième trimestre et de quoi faire dire à Frank Vranken de la Banque Edmond de Rothschild que les marchés sont toujours “en pleine forme” en début de quatrième trimestre.

La semaine écoulée a notamment été faste pour le secteur de l’intelligence artificielle, avec Nvidia qui a vu sa capitalisation boursière dépasser les 4.500 milliards de dollars.

Et suite à une vente d’actions, OpenAI (le développeur de ChatGPT) a vu la sienne dépasser les 500 milliards, “ce qui en fait actuellement la plus grande start-up des États-Unis”, ajoute Frank Vranken.

Toujours OpenAI, qui a lancé en semaine son application vidéo baptisée “Sora” qui est rapidement devenue l’une des applications les plus téléchargées de l’Apple Store, a également soutenu le secteur des semi-conducteurs en marge de l’annonce jeudi d’un partenariat pour la fourniture de puces avec les géants de la tech sud-coréens SK Hynix et Samsung.

OpenAI a également annoncé des collaborations avec des boutiques en ligne telles que Etsy et Shopify.

Les investisseurs font fi du “shutdown”

Le rally du secteur de la tech a suffi a détourné l’attention des investisseurs des turbulences à Washington où républicains et démocrates n’ont pas réussi à trouver un accord budgétaire pour éviter un shutdown le 1er octobre, à savoir une paralysie partielle des services administratifs.

Parmi les conséquences, le marché a été privé de la publication du rapport très attendu sur les créations d’emplois en septembre, du taux de chômage et de l’évolution du salaire horaire.

De ce fait, les investisseurs ont dû se contenter du rapport ADP publié mercredi et portant sur les créations d’emplois dans le secteur privé.

“Il en ressort que le nombre d’emplois privés aux États-Unis a connu sa plus forte baisse depuis mars 2023”, retient Bernard Keppenne, économiste en chef de CBC Banque.

L’emploi dans le secteur privé a ainsi diminué de 32.000 postes le mois dernier, et ce alors que 3.000 jobs avaient déjà été supprimés en août.

Avec ce nouveau rapport confirmant l’affaiblissement du marché du travail, Bernard Keppenne ne voit “aucune raison” pour la FED de ne pas encore baisser ses taux en octobre et en décembre, “ce qui a permis une petite détente du rendement du deux ans US”.

Bernard Keppenne ajoute que selon le rapport d’ADP, toutes les pertes d’emplois ont été enregistrées dans les petites et moyennes entreprises, et que “seuls les services d’éducation et de santé ainsi que l’industrie de l’information ont enregistré une hausse de l’emploi”.

Quid de l’inflation en zone euro

En semaine, les investisseurs avaient par ailleurs rendez-vous avec l’inflation allemande qui a augmenté un peu plus que prévu en septembre, à hauteur de 2,4 pour cent, tirée notamment par les denrées alimentaires. Toujours outre Rhin, il a été annoncé une baisse plutôt inattendue des ventes au détail en août.

Dans l’ensemble de la zone euro, l’inflation a également augmenté en septembre, de 2,0 à 2,2 pour cent, tandis que l’inflation sous-jacente est restée stable à 2,3 pour cent.

Il a également été question des indices des directeurs d’achat des entreprises, qui ont montré que l’activité industrielle de la zone euro a de nouveau reculé en septembre, tandis que le secteur des services a vu sa croissance se renforcer.

“Sachant que l’indice composite des directeurs d’achat s’est maintenu au-dessus des 50 points tout au long du troisième trimestre, nous pouvons supposer que le PIB a augmenté au dernier trimestre”, conclut l’économiste Cyrus de la Rubia de la Hamburg Commercial Bank.

Il était également question des PMI de l’autre côté de l’Atlantique, où l’enquête menée par l’ISM (Institute for Supply Management) a fait état d’un secteur des services qui s’est retrouvé au bord de la récession en septembre aux Etats-Unis, tandis qu’il a vu sa croissance quelque peu ralentir en septembre selon S&P Global.

S&P Global et l’ISM ont tous deux épinglé un nouvel affaiblissement du marché du travail américain.

Une autre source de préoccupation qui ressort de l’enquête de S&P Global est la pression accrue sur les coûts, que les directeurs d’achat attribuent aux tarifs douaniers, note l’économiste Chris Williamson.

Du côté des devises, alors que l’euro s’affichait à 1,173 dollar vendredi soir, le cambiste Francesco Pesole de chez ING est d’avis que la progression de l’euro par rapport au billet vert commence à s’essouffler, car il n’y a actuellement aucun “moteur substantiel” pour une nouvelle percée au-dessus de 1,18 dollar.

Semaine difficile pour le pétrole, lesté d’environ 6 pour cent, en marge des craintes pour la demande et tandis que le cartel de l’Opep+ serait sur le point de relever à nouveau sa production en novembre.

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