What’s Cooking est prêt pour une nouvelle phase
Whats’ Cooking se focalisera désormais sur les plats préparés : il cède son pôle charcuterie et peut-être une partie des liquidités à percevoir du preneur sera-t-elle versée aux actionnaires. Restera à investir dans la croissance.
What’s Cooking (ex-Ter Beke) a annoncé une importante nouvelle : il a trouvé preneur pour son pôle charcuterie, à savoir Aurelius. What’s Cooking gardera 100 millions d’euros net de liquidités de cette opération. Elle est approuvée, mais doit encore se farcir le parcours administratif et sera finalisée début 2025 au plus tard. Conséquences du deal : les activités et le chiffre d’affaires du groupe seront réduits de plus de moitié – en 2023, le pôle cédé assurait 464 millions du chiffre d’affaires total de 832 millions d’euros – et What’s Cooking se focalisera dorénavant sur les plats préparés. De quoi se réjouir, la rentabilité, les cash-flows et le potentiel de croissance y étant supérieurs. Même si plus de la moitié du chiffre d’affaires est vendue, l’incidence sur les bénéfices et les cash-flows sera moindre.
What’s Cooking produit des plats préparés en Belgique, en Pologne, au Royaume-Uni et en France. Le chiffre d’affaires devrait atteindre un peu moins de 400 millions d’euros cette année ; ce serait un quasi-quadruplement en l’espace de 10 ans (2015 : 110 millions d’euros). Cette croissance, que le groupe entend accélérer grâce au produit de la vente, résulte pour l’essentiel d’acquisitions, le reste est de nature organique. Malmenées ces dernières années, les marges des plats préparés se sont redressées ces derniers trimestres. Une marge d’Ebitda de plus de 10 %, niveau de l’avant-pandémie, devrait être à nouveau possible dans quelques années. En 2023, elle s’établissait à 8,4 % ; au sortir du premier semestre de 2024, elle était remontée à 9,4 %. La croissance du chiffre d’affaires dans ce segment s’est aussi accélérée ces dernières années. En 2023, le chiffre d’affaires a crû de 9 % et le cash-flow opérationnel, de 41 %. Au premier semestre de 2024, les taux de croissance étaient presque identiques. Ce pôle ayant besoin de moins d’investissements dans la maintenance et de fonds de roulement que celui dont le groupe se défait, le cash-flow disponible sera sain et permettra d’investir davantage dans la croissance.
What’s Cooking est nettement différent d’il y a trois ans. Son CEO, Piet Sanders, a réorienté les priorités stratégiques vers les activités recelant un plus grand potentiel bénéficiaire et de croissance, en se détournant des activités plus traditionnelles de Ter Beke. What’s Cooking est, comme l’était Ter Beke, encore sous-valorisée par rapport au secteur, ce qu’explique en partie la faiblesse du flottant, mais pour le reste, cette sous-valorisation est trop élevée.
La direction discutera avec le conseil d’administration de la possibilité de reverser aux actionnaires une partie des liquidités à percevoir d’Aurelius. Elle veut miser sur la croissance organique et les acquisitions, sans se précipiter ; elle veillera à ce que le groupe n’achète pas à des valorisations bien supérieures à la sienne.
Conclusion
Le cours de l’action s’est déjà bien redressé (+60 %) cette année. La nouvelle orientation que prend What’s Cooking pourrait le stimuler encore, en particulier lorsque la vente du pôle charcuterie sera bouclée et que l’on saura exactement comment le groupe compte investir dans sa croissance et si une part des liquidités est effectivement versée aux actionnaires. Si l’action cessait de se redresser, une sortie de la cote ne serait pas à exclure. Toujours digne d’achat.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 106 euros
Ticker : WHATS
Code ISIN : BE0003573814
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 197 millions EUR
C/B 2024 : 10
C/B attendu 2025 : 10
Perf. cours sur 12 mois : 61 %
Perf. cours depuis le 01/01 : 60 %
Rendement du dividende : 5 %
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