Vodafone : amélioration en Allemagne
Si certains des chiffres de son rapport annuel (exercice clos le 31 mars) sont moins bons que d’autres, le géant des télécommunications a au moins tenu ses promesses – ce qui n’a pas toujours été le cas. Les investisseurs sont ravis. Les rachats d’actions vont compenser la baisse du dividende.
Les résultats sont conformes aux prévisions de la direction. Parce que divers actifs ont été scindés ou vendus (notamment Vodafone Ghana, Vodafone Hungary et la part restante de Vantage Towers) au cours de l’année, le rapport contient de nombreux chiffres ajustés. Leur comparaison d’une année sur l’autre n’est dès lors pas aisée. Le chiffre d’affaires (CA) a diminué de 2,5 %, à 36,7 milliards d’euros. Le bénéfice d’exploitation ajusté (Ebitda) a augmenté de 2,2 %, à 11 milliards. Et si le flux de trésorerie disponible a baissé à 2,6 milliards, il a néanmoins dépassé les attentes (2,44 milliards). Si l’on tient compte des activités cédées, le flux de trésorerie disponible ajusté est, à 3,5 milliards, supérieur aux 3,3 milliards pronostiqués et l’Ebitda dépasse légèrement les 13,4 milliards visés par la direction.
Dans l’intervalle, les actifs en Espagne et en Italie ont trouvé preneur. Reste à finaliser les transactions. La vente de la branche en Espagne à Zegona Communications a été approuvée par les autorités de la concurrence. Ce fonds britannique versera à Vodafone 4,1 milliards d’euros, qui seront complétés de 900 millions sous la forme d’actions préférentielles. Zegona pourra utiliser la marque Vodafone en Espagne pendant 10 ans. Vodafone n’a pas encore reçu l’autorisation de fusionner sa branche au Royaume-Uni avec Three UK (Hutchison). Quant à la branche italienne, elle sera cédée à Swisscom, pour 8 milliards d’euros.
En Allemagne (35 % du CA) et au Royaume-Uni (25 %), marchés principaux de Vodafone, la tendance est bonne. Sur l’exercice, le CA a gagné 0,2 % (0,6 % au 4e trimestre) en Allemagne. Sa hausse peut sembler modeste, mais il s’était contracté durant des années. L’envolée des coûts de l’énergie et de la main-d’œuvre a entraîné une baisse de 5,8 % de l’Ebitda mais devrait l’affecter moins au cours de cet exercice (“2025”). Au Royaume-Uni, le CA a progressé de 5 % et l’Ebitda, de 4 %. Le reste de l’Europe (20 % du CA) a connu une croissance moyenne de 4,2 %. C’est en Afrique (Vodacom) que le CA a grimpé le plus (+9,2 %).
Pour 2025, le groupe table sur un Ebitda stable et un flux de trésorerie disponible de 2,4 milliards d’euros, activités cédées prises en compte. Il a versé un dividende final de 0,45 euro, ce qui porte le total pour l’exercice 2024 à 0,09 euro, soit un rendement de quelque 10 %. Le dividende au titre de 2025 sera divisé par deux. Mais Vodafone consacrera au rachat de ses actions environ un tiers des 12 milliards d’euros qu’il tirera des cessions, et à la réduction de sa dette, les deux tiers restants. A fin mars, la dette nette s’élevait à 33,2 milliards d’euros, ou environ 3 fois l’Ebitda. Vodafone vise à terme à maintenir le rapport entre la dette nette et l’Ebitda entre 2,25 et 2,75.
Le cours d’un titre sévèrement sanctionné comme celui de Vodafone peut décoller à la moindre bonne nouvelle. Et il y en a eu plusieurs (progression du CA allemand, cessions des branches espagnole et italienne). Ainsi l’action a-t-elle gagné un quart de sa valeur depuis le plancher de février. A environ 6 fois l’Ebitda escompté, Vodafone n’est cependant toujours pas onéreuse. Elle reste digne d’achat.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 77,50 pence
Ticker : VOD LN
Code ISIN : GB00BH4HKS39
Marché : London Stock Exchange
Capit. boursière : 21 milliards GBP
C/B 2024 : 19
C/B attendu 2025 : 12,5
Perf. cours sur 12 mois : -6 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +11 %
Rendement du dividende : 10 %
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