Sprott Physical Uranium Trust : le prix de l’uranium doit augmenter

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Le prix de l’U3O8 se redressera selon nous en 2025. Il le faut, pour qu’à terme, l’offre puisse se rapprocher de la demande, laquelle va exploser.

Ceux qui ont investi dans le secteur de l’uranium sont certainement un peu déçus de l’année qui s’achève. Elle avait démarré sur les chapeaux de roue, puisqu’en janvier, le prix de l’uranium (U308) sur le marché au comptant (spot) avait culminé à 106,75 dollars la livre. L’ascension avait commencé en août 2023, quand le prix spot était de 55 dollars. Fin 2023, il atteignait 91 dollars. C’est l’avertissement, en janvier dernier, du plus grand producteur d’uranium au monde, le groupe khazake Kazatomprom, que ses objectifs de production pour 2024 (et probablement aussi pour 2025) ne seraient pas atteints, qui avait propulsé le prix spot au sommet évoqué. Le groupe s’attendait alors à produire 9,5 millions de livres d’U3O8 de moins que prévu, pour une production mondiale annuelle attendue d’environ 130 millions de livres. Il revit sa prévision pour l’année 2024 légèrement à la hausse en juillet, mais début septembre, annonça qu’il ne produirait que 65-68,9 millions de livres d’U3O8 en 2025, ou 17 % de moins qu’escompté.

Après la multiplication par deux du prix spot entre août 2023 et janvier 2024, les entreprises de services publics américaines se sont montrées attentistes face à l’incertitude quant à l’effet concret de la loi interdisant l’importation aux Etats-Unis de produits à base d’uranium russe (des dérogations pourront être accordées jusqu’à fin 2027). Depuis peu, il semble de plus en plus probable que la Russie elle-même n’en autorisera plus les livraisons. Le prix spot de l’U3O8 est aujourd’hui de 73,4 dollars la livre. Il a cédé plus de valeur qu’estimé, mais tout long marché haussier est synonyme de volatilité. On notera que sur le marché à terme, le prix de la livre ne cesse d’augmenter : de 68 dollars fin 2023 il s’était hissé à 81 dollars fin novembre, dépassant le prix spot. Et ce, alors que, d’environ 91 millions de livres d’U3O8 à fin novembre, le volume sur le marché à terme est nettement inférieur à la consommation annuelle.

Accroître l’offre est tout sauf simple et prend plus de temps qu’attendu, constatent, outre les grands acteurs que sont Kazatomprom et Cameco, presque toutes les petites entreprises qui sont en train de (re)lancer leur production (Uranium Energy, enCore Energy, Energy Fuels, Ur Energy, Boss Energy, Paladin Energy et Global Atomic). Quant à la demande, elle est appelée à augmenter, puisque la plupart des pays occidentaux ont saisi que l’énergie nucléaire est indispensable à la transition vers une énergie propre. En outre, un engouement croissant pour les petits réacteurs modulaires (SMR) s’observe. De grandes entreprises technologiques, par exemple, investissent déjà dans ceux-ci parce que l’intelligence artificielle est et sera de plus en plus gourmande en énergie.

Sprott Physical Uranium Trust (SPUT) n’a pu lever cette année “que” 310,6 millions de dollars pour acheter de l’U3O8 : le fonds s’est presque toujours négocié en deçà de la valeur de l’actif net. Il a ajouté récemment deux agents de vente à son programme ATM, par le biais duquel il peut lever jusqu’à 1 milliard de dollars.
Après une hausse de 82,4 % en 2023, la baisse de 15,4 % du prix de l’uranium en 2024 peut décevoir, mais n’a rien d’anormal. Il se redressera selon nous en 2025. Il le faut même, pour qu’à terme, l’offre puisse se rapprocher de la demande, laquelle va exploser. Selon les experts, l’offre d’U3O8 devra plus que doubler d’ici 2040, pour atteindre 300 millions de livres par an. SPUT est digne d’achat (rating 1B).

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