Solaire et éolien portent la rentabilité d’Engie
Le bénéfice d’exploitation à périmètre constant de la division énergies renouvelables a crû de 15 % sur les neuf premiers mois de 2024. A terme, la division sera le moteur de la hausse des bénéfices du groupe.
Investir dans Engie, c’est investir dans les énergies renouvelables. La division s’est taillé 1,8 milliard d’euros du bénéfice d’exploitation (8,1 milliards) sur les neuf premiers mois de 2024. Engie investit massivement dans l’éolien et le solaire. L’an passé, elle a relevé de 4 gigawatts (GW) la capacité mondiale de production d’électricité à faible émission de carbone, à près de 44 GW. La société construit 66 projets totalisant 7,2 GW, et entend disposer de 80 GW d’énergie renouvelable d’ici 2030.
Engie accroît aussi sa capacité de stockage d’électricité dans de grands parcs de batteries. La capacité est pour l’heure de 2,3 GW, et 3 GW sont en construction. Les batteries, pour les fermes solaires surtout, deviennent essentielles pour vendre l’électricité à des prix attrayants. La production de panneaux solaires et la demande des consommateurs ne sont pas en adéquation, ce qui peut engendrer des prix de l’électricité très bas, voire négatifs les jours de soleil. Stocker et vendre cette électricité lorsque les prix du marché sont plus élevés s’avère payant. Ceci dit, les parcs de batteries ne peuvent gérer les fluctuations que sur une base quotidienne au plus. Le stockage d’énergie renouvelable pour les prochaines saisons n’est possible qu’en convertissant cette énergie en hydrogène. Or, cette solution est encore à l’étude.
Engie dégage une marge bénéficiaire stable de 150 à 250 points de base sur les coûts d’investissement. Expérimentée, la société maîtrise les coûts de ses projets. Son parc de production flexible lui permet de gérer l’inadéquation entre l’offre et la demande. En outre, Engie vend une grande partie de l’électricité produite à de gros clients, à des prix fixes. La contribution des énergies renouvelables au bénéfice suivra donc la hausse de la capacité de production dans les années à venir. Sur les neuf premiers mois de 2024, le bénéfice d’exploitation à périmètre constant de la division a crû de 15 %. A terme, la division sera le moteur de la hausse des bénéfices du groupe.
Le bénéfice consolidé ne devrait pas enfler cette année non plus : la contribution au bénéfice de la division chargée de la gestion des risques sur les marchés internationaux de l’énergie pour son compte et pour de gros clients a encore baissé. La volatilité des marchés de l’énergie en 2022 et 2023 avait permis à la division de réaliser un bénéfice considérable mais le calme étant revenu, la contribution exceptionnelle de la division au bénéfice a reculé à 2,3 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de 2024 (3,3 milliards à la même période un an plus tôt). La baisse du bénéfice en 2024 et 2025 est donc due à la disparition d’une prime exceptionnelle. Les performances sont correctes en termes sous-jacents.
En novembre, Engie a relevé un brin le résultat prévisionnel pour 2024. Les actionnaires peuvent compter sur un bénéfice net récurrent de 5,5 milliards d’euros environ (2,5 euros par action). Le bénéfice devrait pouvoir croître à compter de 2026.
Conclusion
La baisse du bénéfice en 2024 et probablement cette année aussi, est imputable à un retour à la normale et masque la contribution bénéficiaire croissante des énergies renouvelables, qui redynamiseront le résultat du groupe à partir de 2026. Engie est bien placée pour absorber la volatilité de la production d’énergie renouvelable. La valorisation demeure attrayante, avec un ratio C/B de 7 à peine.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 15,6 euros
Ticker : ENGI
Code ISIN : FR0010208488
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 38 milliards EUR
C/B 2024 : 7
C/B attendu 2025 : 7
Perf. cours sur 12 mois : -5 %
Perf. cours depuis le 1/1 : +1 %
Rendement du dividende : 8 %
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