Regain de confiance en Newmont Corporation
Au cours du premier trimestre, Newmont avait vu son action tomber à son plus bas en cinq ans. Les investisseurs étaient obnubilés par les effets négatifs à court terme de l’acquisition de Newcrest (hausse de la dette et, pour la réduire, diminution du dividende). La progression du cours de l’or était pourtant une des raisons de voir le verre à moitié plein. Ce qu’ils semblent avoir compris en mars.
Les chiffres du premier trimestre, bien qu’ils soient souvent différents de ceux des autres trimestres, ont mis un terme au pessimisme des investisseurs. L’once troy d’or s’est en effet écoulée à 2.090 dollars entre janvier et mars, pour un coût total de production (AISC) de 1.431 dollars. La marge a ainsi augmenté de près d’un quart, à 651 dollars par once troy, en glissement annuel. En conséquence, le bénéfice d’exploitation ajusté (Ebitda) a grimpé à 1,7 milliard de dollars et le flux de trésorerie d’exploitation, à 776 millions de dollars (+61 %). Les chiffres du deuxième trimestre porteront davantage l’empreinte de la hausse du prix de l’or ; de 493 dollars un an plus tôt, la marge devrait progresser à 800 dollars au minimum, si l’AISC est similaire à celui du premier trimestre. La baisse des coûts sera plus importante au second semestre, car Newmont produit généralement davantage en fin d’année. Pour 2024, le groupe vise un AISC moyen de 1.300 dollars. Le bénéfice net ajusté s’est élevé à 0,55 dollar au premier trimestre, contre 0,4 dollar un an auparavant. L’ensemble des mines du groupe a produit 1,68 million d’onces troy d’or, soit près d’un tiers de plus qu’un an plus tôt. Newmont doit cette belle différence à Newcrest. Le groupe a en outre produit 489.000 onces troy d’équivalent or sous la forme de métaux de base, principalement du cuivre. Dont le cours a lui aussi augmenté. Newmont s’attend à produire sur l’exercice 5,6 millions d’onces troy d’or et 1,9 million d’onces de sous-produits.
La production du groupe progressera à partir de 2025. Au cours du second semestre de l’année prochaine en effet, la mine Ahafo North (Ghana) devrait être opérationnelle. Elle produira 300.000 onces troy d’or par an à un AISC moyen compris entre 900 et 1.000 dollars. Un an plus tard, la deuxième phase de Tanami (Australie) entrera en production. A sa vitesse de croisière, soit à compter de 2027, elle livrera 600.000 onces troy d’or par an. Afin de se désendetter au plus vite (dette nette actuelle : 6,8 milliards de dollars), Newmont a pris diverses mesures. Il a réduit le dividende trimestriel de 0,4 à 0,25 dollar, mais prévu de racheter pour un milliard de dollars d’actions propres en deux ans. Par ailleurs, il cède des actifs qui pour la plupart affichent un coût de production supérieur à la moyenne du groupe : il s’agit de mines opérationnelles (Musselwhite, Eleonore, Porcupine, CC&V, Akyem et Telfer) comme de projets de développement (Coffee et Havieron). Ce nettoyage devrait lui rapporter quelque 2 milliards de dollars, mais en plusieurs versements. Ce qui ne posera cela dit aucun problème : le groupe a encore 2,7 milliards de dollars en cash.
Conclusion
La hausse du cours de l’or dope les marges bénéficiaires de Newmont. Les investisseurs l’ont compris en mars seulement puisque l’action a gagné 40 % depuis le début de ce mois-là. Cela va mieux, mais à 7 fois l’Ebitda attendu, elle demeure bien moins onéreuse qu’Agnico-Eagle Mines, par exemple, et se négocie toujours en dessous de sa moyenne historique. Vu son beau potentiel, elle reste digne d’achat.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 41,39 dollars
Ticker : NEM US
Code ISIN : US6516391066
Marché : NYSE
Capit. boursière : 46,9 milliards USD
C/B 2023 : 23,5
C/B attendu 2024 : 17,5
Perf. cours sur 12 mois : -14 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +1 %
Rendement du dividende : 2,4 %
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