Quelle année 2025 à Wall Street ?
Le S&P 500 est en hausse de plus de 24% cette année. Pourra-t-il réitérer sa performance en 2025 ? Voici les perspectives d’analystes.
2024 n’est pas encore terminée, mais le marché se projette déjà à l’année prochaine. A quoi faut-il s’attendre, en 2025 ? Inflation, taux d’intérêt et croissance économique ? Donald Trump à la Maison Blanche ? Différents acteurs viennent de publier leurs perspectives pour l’année à venir.
Une hausse de plus de 10% ?
Pour les deux banques de Wall Street, Goldman Sachs et Morgan Stanley, la bourse américaine devrait continuer son ascension l’année prochaine. Les deux ont publié une note ce lundi, dans laquelle ils disent s’attendre à ce que le S&P 500 atteigne les 6.500 points à la fin de l’année prochaine. Ce serait une hausse de près de 11% par rapport au niveau actuel. Sur 2024, la hausse est de plus de 24%, ce mardi… 2025 serait donc une année de croissance, mais de croissance moins rapide.
Selon les deux banques, l’économie américaine et les résultats des entreprises devraient continuer à croître. Surtout dans un contexte de baisses des taux d’intérêt de la Fed.
Mais il y a quelques nuances entre les deux institutions. Pour Goldman Sachs, les “7 Magnifiques” (titre donné en 2023 à Amazon, Apple, Alphabet ou Google, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla) surperformeraient les 493 autres actions de l’indice. Mais la différence ne serait pas énorme entre les deux groupes : le premier ne ferait que sept points de pourcent de mieux que le second. Soit le chiffre le plus bas en sept ans. Les résultats de ces sept entreprises devraient alimenter leur surperformance, mais en même temps les risques au niveau macro-économique donnent un avantage aux autres compagnies. Les droits de douane, que le nouveau président américain Donald Trump veut augmenter, sont notamment vus comme un risque.
Morgan Stanley suggère de son côté qu’elle est optimiste quant aux valeurs cycliques de qualité, dont surtout les financières. Les analystes, dont l’investisseur en chef Mike Wilson, estiment que le rallye sera de plus en plus large : il ne devrait plus uniquement être porté par la performance hors norme de quelques actions de la tech. Wilson comptait parmi les pessimistes et les sceptiques, ces deux dernières années, prédisant des (re)chutes. Le fait qu’il change de vision peut donc aussi déjà être vu comme un signe positif pour le marché.
“Retour à la normale”
BMO Capital Markets, et son stratégiste Brian Belski, ont également publié une note. L’expert s’attend à ce que le S&P 500 atteigne 6.700 points à la fin 2025. Ce serait une hausse de 14% environ, par rapport au niveau actuel. Mais il estime aussi que l’indice finira l’année 2024 à 6.100 points : il gagnerait alors un peu moins de 10% en 2025. Ce qui serait un retour au rendement historique, après deux années à plus de 20%.
“Il est clairement temps pour les marchés de souffler un peu”, écrit Belski. “Les marchés haussiers peuvent, vont et doivent ralentir leur rythme de temps à autre, une période de digestion qui, à son tour, ne fait qu’accentuer la santé du marché haussier séculaire sous-jacent. Nous pensons donc que l’année 2025 sera probablement définie par un environnement de rendement plus normalisé, avec des performances plus équilibrées entre les secteurs, les tailles et les styles.” Surtout que les données macro-économiques, comme l’inflation, les taux d’intérêt et le marché de l’emploi, se stabilisent elles aussi.
Belski aussi s’attend à ce que le rallye boursier s’élargisse et soit porté par un plus grand nombre d’entreprises.
“Risques croissants de découplage”
Dans une note publiée ce mardi, AG Insurance “envisage l’année 2025 sous un angle positif, mais prudent.” La compagnie d’assurance ne donne pas d’objectif de niveau pour l’indice phare de Wall Street. Elle se prononce plutôt pour les perspectives globales. Et là, la croissance économique devrait rester stable. De part et d’autre de l’Atlantique, il faudrait s’attendre à un atterrissage en douceur (ce qui veut dire que l’inflation revient à la normale).
Mais il se pourrait aussi que l’économie européenne et l’économie américaine s’engagent sur deux chemins différents. “Le risque d’un découplage économique entre les États-Unis et l’Europe en 2025 n’est certainement pas exclu. En cause : des trajectoires de croissance, des dynamiques d’inflation et des politiques monétaires divergentes”, peut-on lire. En cause : l’incertitude liée à la réélection de Donald Trump (taxes d’importation, protectionnisme, etc.), qui pourrait notamment se traduire par “une possible reflation aux États-Unis et une croissance anémique en Europe.”
Dans ce contexte, Wall Street devrait surperformer par rapport à l’Europe. Mais pour les obligations, AG est “plus favorable” aux européennes qu’aux américaines.
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