Microsoft voit la croissance du “cloud” ralentir

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Pourtant très bons, les trimestriels n’ont pas propulsé le cours vers de nouveaux sommets. L’action a peu évolué en trois mois et son potentiel haussier semble dès lors épuisé. Nous prendrions nos bénéfices.

Les résultats du dernier trimestre de l’exercice 2024 sont excellents, à une exception près – et c’est ce point qui a capté l’attention du marché, illustrant le revirement de sentiment qui s’amorce vis-à-vis des valeurs technologiques, dont la capitalisation boursière s’était envolée ces derniers trimestres : le chiffre d’affaires (CA) du service cloud Azure a progressé de 29 % (30 % hors effet de change), alors que le consensus attendait 31 %. Microsoft explique ce léger raté par le manque de capacité de ses centres de données, arguant que la demande reste supérieure à l’offre. Au premier semestre de l’exercice 2025 (juillet-décembre 2024), la croissance devrait s’élever à 28-29 %, avant d’augmenter de nouveau. Microsoft a investi 19 milliards de dollars sur le trimestre (+78 % sur un an). Azure a également été touchée par les problèmes de Crowdstrike, ce qui souligne la vulnérabilité induite par l’interconnexion inhérente au cloud. Le CA du groupe a augmenté de 16 % à cours de change constants, à 64,7 milliards de dollars (64,4 milliards attendus). Sur l’exercice, il s’élève à 245,1 milliards de dollars (+16 % aussi), dont 1,68 milliard apporté par Activision.

La marge brute est passée de 71 à 70 % du fait de l’augmentation des coûts. A 22 milliards de dollars, le bénéfice net trimestriel a progressé de 11 % sur un an. Le bénéfice par action (BPA) ne dépasse que de 1 % le consensus, à 2,95 dollars. Le bénéfice net de l’exercice 2024 a atteint 88,1 milliards de dollars, soit un BPA de 11,8 dollars par action (+22 % sur un an).

Le CA de la division Intelligent Cloud (44% du CA du groupe) a bondi de 19 %. L’investissement dans OpenAI permet à Microsoft d’intégrer l’intelligence artificielle (IA) dans ses produits et services (Copilot dans Word et Bing, notamment). Le marché des ordinateurs personnels a progressé pour le deuxième trimestre de suite, avec de bons chiffres pour Windows (+8 %) et le segment Office. Le secteur des jeux présente un tableau plus mitigé : le CA de la division Xbox a augmenté de 61 %, quasi exclusivement grâce au rachat d’Activision. La mise à disposition des jeux sur le système d’exploitation Windows et les plateformes concurrentes de Nintendo et de Sony, condition posée par les autorités de la concurrence à la transaction, a compensé le recul de 42 % des ventes de consoles de jeux. Microsoft compte plus de 500 millions d’utilisateurs actifs chaque mois sur ses plateformes de jeux.

Le cash-flow disponible a augmenté de 18 % sur un an, à 23,3 milliards de dollars, au quatrième trimestre. Les investissements vont encore croître, mais Microsoft dispose de 77,5 milliards de dollars de liquidités et de titres négociables, pour une dette à long terme de 44,9 milliards de dollars. Le rachat d’Activision a gonflé le goodwill, qui atteint 119,2 milliards de dollars (67,9 milliards un an plus tôt). Entre avril et juin, Microsoft a versé à ses actionnaires 5,6 milliards de dollars de dividendes et 2,8 milliards de dollars en rachats d’actions.

Conclusion

Les investisseurs se demandent de plus en plus quand l’IA générera des bénéfices. Microsoft se négocie aujourd’hui à 32 fois les bénéfices et à 12 fois le CA attendus pour l’exercice. Il y aura sans aucun doute de meilleurs points d’entrée, mais cette valorisation se prête parfaitement à la prise de bénéfices.

Conseil : vendre

Risque : moyen

Rating : 3B

Cours : 418,35 dollars

Ticker : MSFT US

Code ISIN : US5949181045

Marché : Nasdaq

Capit. boursière : 3.140 milliards USD

C/B 2024 : 35,5

C/B attendu 2025 : 32

Perf. cours sur 12 mois : +24,5 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +11,3 %

Rendement du dividende : 0,7 %

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