Melexis pâtit de la correction des stocks
Les stocks de semi-conducteurs sont réduits en cette fin d’exercice, que les constructeurs automobiles veulent clôturer avec le moins d’excédents possible au bilan. Selon la direction, la production automobile reprendra en 2025.
Cet été, la direction avait indiqué que la correction des stocks chez les clients du secteur automobile était quasi terminée et que Melexis renouerait avec la croissance au cours de la deuxième partie de l’année. Elle avait alors réitéré ses prévisions de chiffre d’affaires (CA ; 1 milliard d’euros) et de marge d’exploitation (au moins 25 %) pour l’exercice. Mais celles-ci étaient trop ambitieuses, est-il ressorti du rapport du troisième trimestre. La situation sur le marché automobile s’étant encore dégradée, les grands constructeurs émettent l’un après l’autre des avertissements sur leurs résultats.
Le CA (247,9 millions d’euros) de Melexis est resté quasiment stable au troisième trimestre en bases annuelle (-0,3 %) et trimestrielle (+0,9 %). La marge d’Ebit (25,9 %), elle, est inférieure à son niveau d’un an plus tôt (28,6 %) et du deuxième trimestre (26,2 %). Le résultat net a cédé 10 % en glissement annuel. Le CA cumulé sur les trois premiers trimestres (735,4 millions) est supérieur de 3 % à celui de la même période en 2023, mais la marge d’Ebit (26,1 %) s’inscrit, après neuf mois, en baisse de près de 2 % par rapport à celle de l’an dernier. Melexis a gagné 3,79 euros par action entre janvier et septembre ; c’est 4 % de moins qu’en 2023.
En raison de la hausse des coûts, les investissements de Volkswagen, Stellantis, Mercedes et BMW dans la conduite électrique ne se traduisent pas encore par une hausse de leurs CA et bénéfices. L’atonie du marché chinois est problématique pour les constructeurs occidentaux qui y réalisent une large part de leur CA. Les Américains ne sont pas mieux lotis. La Commission européenne envisage d’imposer des taxes à l’importation sur les voitures chinoises pour protéger les constructeurs européens. Cela n’augure rien de bon pour Melexis, du moins à court terme. Les stocks de semi-conducteurs sont réduits en cette fin d’exercice, que les constructeurs veulent clôturer avec le moins d’excédents possible au bilan.
Pour ce quatrième trimestre, Melexis vise un CA de 200-210 millions d’euros. Le CA de 2024 serait par conséquent de l’ordre de 935 à 945 millions, bien en deçà du milliard d’euros initialement pronostiqué. La marge prévisionnelle a elle aussi été ajustée, à 24 % au bas mot. D’après la direction, la correction des stocks n’est que temporaire : la production automobile reprendra en 2025. Melexis espère surtout conquérir des parts de marché en Chine.
La société a versé un dividende intérimaire de 1,3 euro en octobre. Le dividende final devrait suivre en mai. Pour l’exercice 2023, 3,7 euros ont été distribués aux actionnaires. La trésorerie a reculé à 34,7 millions d’euros, pour une dette à long terme de 187,6 millions d’euros. Au sortir du troisième trimestre, la valeur des stocks au bilan était de 252,4 millions d’euros, un montant relativement élevé mais qui a peu fluctué ces derniers trimestres.
Conclusion
Melexis est une société cyclique. Il est donc préférable d’acheter ses actions en creux de cycle. Le cours intègre déjà beaucoup de mauvaises nouvelles – à un peu plus de 12 fois le bénéfice attendu et avec un séduisant rendement brut, la valorisation est attrayante –, mais il ne remontera sans doute pas à brève échéance aux niveaux atteints cet été. L’action est en tout cas à nouveau digne d’achat. Bien positionnée sur le marché, Melexis profitera à terme de certaines tendances qui lui seront durablement favorables.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 59,50 euros
Ticker : MELE BB
Code ISIN : BE0165385973
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 2,4 milliards EUR
C/B 2023 : 11,6
C/B attendu 2024 : 12,4
Perf. cours sur 12 mois : -14 %
Perf. cours depuis le 1/1 : -33,6 %
Rendement du dividende : 4,5 %
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