Les marges de Barrick Gold vont à nouveau progresser
Le plus dur est passé pour le deuxième groupe minier au monde par la production. Cette année et les prochaines s’annoncent pour lui bien meilleures que 2022.
Le groupe canadien exploite 13 mines d’or, trois de cuivre et compte plusieurs projets d’or et de cuivre, répartis dans 19 pays et sur quatre continents. Il est le deuxième producteur au monde après Newmont. Agnico-Eagle Mines, qui a procédé à de nombreuses acquisitions, s’est hissé sur la troisième marche du podium. Barrick dispose de 76 millions d’onces troy d’or de réserves prouvées. L’an passé, il a vu ses coûts de production augmenter tandis que le prix de l’or demeurait stable. Le quatrième trimestre a été le meilleur: la production d’or a crû de 13% en glissement trimestriel, à 1,12 million d’onces troy, et le coût de production moyen d’une once a baissé de 2% par rapport au troisième trimestre, à 1.242 dollars, un niveau toutefois bien supérieur à celui d’un an plus tôt (971 dollars). Il est vrai que Barrick a investi davantage, mais c’est surtout l’augmentation des coûts de l’énergie, de l’acier, des produits chimiques et de la main-d’œuvre qui explique cette différence. En conséquence, la marge par once troy d’or vendue est tombée en un an de 822 à 486 dollars. Barrick a extrait 4,14 millions d’onces troy l’année dernière; c’est un peu moins qu’attendu (4,2 millions d’onces), et sa production la plus faible depuis 2000. Celle-ci devrait toutefois désormais remonter car l’expansion de Pueblo Viejo est presque terminée et une hausse des volumes est également attendue à Hemlo, à Turquoise Ridge et à Cortez. Par ailleurs, le groupe est susceptible d’obtenir le renouvellement de la licence d’exploitation de Porgera, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, mine à l’arrêt depuis 2020. Pour l’expansion du gisement à haute teneur Goldrush, les permis doivent encore délivrés. Marc Bristow, le CEO de Barrick, vise avant tout une expansion organique. Il refuse de procéder à d’onéreuses acquisitions pour croître.
Portée par Lumwana, en Zambie, la production de cuivre a été conforme aux attentes, à 440 millions de livres. Néanmoins, le coût de production du métal rouge a lui aussi augmenté, de 28% par rapport à l’exercice 2021. Celui de l’or est passé de 1.026 dollars en 2021 à 1.222 dollars l’année passée.
Au quatrième trimestre, Barrick a enregistré une perte nette de 735 millions de dollars en raison d’une dépréciation du goodwill de 950 millions de dollars. Les flux de trésorerie n’en ont pas souffert. Le bénéfice ajusté s’est élevé à 220 millions de dollars, ou à 0,12 dollar par action, et sur l’exercice, à 1,33 milliard de dollars, ou 0,75 dollar par action (contre 2,07 milliards de dollars, ou 1,16 dollar par action, en 2021).
En 2023, Barrick s’attend à produire 4,2-4,6 millions d’onces troy d’or et 420-470 millions de livres de cuivre. D’ici à la fin de la décennie, ce sera nettement plus, grâce aux contributions de Reko Diq (or et cuivre au Pakistan, à partir de 2028) et de Donlin (Alaska). Le cash-flow disponible a été négatif de 96 millions de dollars au quatrième trimestre, mais positif de 432 millions de dollars sur l’intégralité de l’exercice et donc, suffisant pour verser le dividende de 0,65 dollar par action en 2022. Barrick a distribué 1,6 milliard de dollars aux actionnaires l’an dernier en dividendes et rachats d’actions. A fin décembre, le groupe affichait un endettement net de 342 millions de dollars seulement. Il annoncé qu’il rachèterait pour 1 milliard de dollars d’actions en 2023.
Conclusion
Le plus dur est passé pour Barrick Gold, qui verra ses marges augmenter à nouveau au cours des prochains trimestres et années puisque sa production est appelée à croître et ses coûts diminueront. Ce groupe bien diversifié affiche un excellent bilan et gâte ses actionnaires. Or l’action ne s’échange qu’à 1,2 fois la valeur comptable et à 6 fois le cash-flow escompté pour 2023. Elle demeure donc digne d’achat.
Conseil: acheter
Risque: moyen
Rating: 1B
Cours: 15,57 dollars
Ticker: GOLD US
Code ISIN: CA0679011084
Marché: New York Stock Exchange
Capit. boursière: 27,7 milliards USD
C/B 2022: 21
C/B attendu 2023: 18,5
Perf. cours sur 12 mois: -36%
Perf. cours depuis le 01/01: -12%
Rendement du dividende: 4,2%
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