Le tuyau de la semaine: General Mills

© Getty Images/iStockphoto

Comme pour bien des concurrents, le premier trimestre de l’exercice décalé de General Mills s’est caractérisé par des augmentations des prix de vente, une meilleure conception de la gamme et une diminution du nombre de produits écoulés, pour un chiffre d’affaires en hausse de 4% en rythme annuel.

L’histoire de General Mills remonte à 1856, quand un certain Robert Smith était meunier à Minneapolis. C’est en 1928, après plusieurs acquisitions et fusions, qu’est né (et entré en Bourse de New York) General Mills. Ce géant de l’agro-alimentaire propose désormais plus de 100 marques dans une grosse centaine de pays. Ses huit groupes de produits, témoins de sa diversification, ont contribué au chiffre d’affaires (CA) de 2022/23 (20,1 milliards de dollars) comme suit: snacks 22%, céréales 16%, repas 15%, animaux 12%, pâtes 12%, boulangerie 10%, yaourts 7%, et crèmes glacées et autres, 6%. L’Amérique du Nord se taille la part du lion (74%).

Comme pour bien des concurrents, le premier trimestre de l’exercice (juin-août) s’est caractérisé par des augmentations des prix de vente, une meilleure conception de la gamme et une diminution du nombre de produits écoulés, pour un CA en hausse de 4% en rythme annuel. Le pôle animaux de compagnie a souffert: son CA n’a pas progressé et son bénéfice d’exploitation a cédé 10%, alors qu’il s’agit normalement d’un segment de croissance. La marge d’exploitation du groupe est passée de 18,7% à 18,3%, en raison notamment de l’augmentation des dépenses de marketing. La direction annonce que les dépenses liées à l’inflation (dont les salaires) s’alourdiront de 5% en 2024, mais que la “gestion des marges” devrait permettre de réduire les coûts de 4% environ. Les marges devraient donc rester raisonnablement stables. La marge brute a progressé de 0,5% en un an.

L’action est tombée de 90,98 dollars en mai à quelque 63 dollars aujourd’hui. Une chute de plus de 30%, c’est beaucoup, pour un titre défensif auquel peu de choses sont à reprocher par ailleurs. Entre 2019 et 2023 (pandémie incluse, donc), le CA est passé de 16,9 à 20,1 milliards de dollars, le bénéfice par action, de 3,22 à 4,30 dollars. Le caractère défensif se reflète également dans le dividende: cela fait 125 ans d’affilée que le groupe paie des dividendes soit stables, soit en augmentation. Après l’acquisition de Blue Buffalo, en 2018, le dividende était resté fixé à 0,49 dollar par trimestre pendant trois ans. Une stratégie décevante pour l’investisseur, peut-être, mais à notre avis judicieuse: la dette, de plus de 24 milliards de dollars sur 6,5 milliards de fonds propres, avait ainsi pu être ramenée à des proportions plus sûres. Les rachats d’actions s’intensifient depuis 2020/21: de 301 millions de dollars à l’époque, ils ont atteint 877 millions l’année suivante et 1,4 milliard en 2022/23 (500 millions, ce dernier trimestre, 2% environ sans doute sur l’exercice). En hausse constante depuis 2020, le dividende a même été porté en juin à 0,59 dollar par trimestre (+9%). Il ne faut toutefois pas s’attendre à de tels pourcentages ces prochaines années. Le groupe mise pour le long terme sur une croissance organique de 2-3% de son CA et de 5-9% de son bénéfice par action. Pour 2024, la croissance est plus modestement estimée à 4-6%.

Conclusion

La somme du bénéfice par action et du dividende devrait croître de 8% par an, et un ratio cours/bénéfice de 17,5 nous paraît plus justifié que le rapport de 14 actuellement atteint. Avec un bénéfice par action escompté de 4,50 dollars pour cet exercice et de 4,72 dollars pour le suivant, le titre devrait dépasser les 75 dollars. Sans espérer de miracles, l’investisseur qui souhaite acquérir cette action défensive et attendre qu’elle soit à nouveau normalement valorisée nous semble disposer là d’une excellente fenêtre d’achat.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 63,23 dollars

Ticker: GIS US

Code ISIN: US3703341046

Marché: NYSE

Capit. boursière: 36,75 milliards USD

C/B 2022: 14,5

C/B attendu 2023: 14

Perf. cours sur 12 mois: -16%

Perf. cours depuis le 01/01: -24%

Rendement du dividende: 3,7%

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content