Le désendettement structurel d’ArcelorMittal porte ses fruits
L’an 2023 ne sera pas un cru exceptionnel, mais ArcelorMittal a tout de même publié des trimestriels légèrement supérieurs aux attentes pour la troisième fois cette année.
Le chiffre d’affaires a chuté de 10,7 % sur trois mois, à 16,6 milliards de dollars (12,4 % de moins qu’un an auparavant). A 13,7 millions de tonnes, le volume d’acier expédié a diminué de 3,7 % (-4,3 % à périmètre constant sur un an). En tenant compte de l’acquisition de CSP, au Brésil, en mars, les volumes ont augmenté de 0,9 % depuis 2022.
Les prix moyens de l’acier ont chuté de 7,5 % sur le trimestre et de 12,5 % sur un an. Le cash-flow d’exploitation (Ebitda) a chuté à 1,87 milliard, perdant 29,9 % sur un an et 28,4 % sur trois mois (consensus : 1,82 milliard de dollars). Sur les neuf premiers mois de 2023, l’Ebitda a fondu de moitié, à 6,29 milliards de dollars (12,9 milliards en 2022). La baisse a été la plus marquée en Europe, de 5,73 à 2 milliards de dollars. L’Inde a brillé : la joint-venture avec Nippon Steel (dont ArcelorMittal détient 60 %) a généré un Ebitda de 1,44 milliard de dollars (+38,3 %) sur neuf mois, et va doubler sa capacité d’ici 2026.
Le bénéfice net s’est élevé à 929 millions de dollars, contre 1,86 milliard de dollars au deuxième trimestre (T2) et 993 millions de dollars l’an dernier. Sur neuf mois, il est passé de 9,04 milliards de dollars à 3,89 milliards de dollars, ou de 9,76 à 4,59 dollars par action. La dette nette a diminué de 0,2 milliard de dollars, à 4,3 milliards, au T3, mais gonflé de 2,1 milliards depuis fin 2022, notamment du fait de l’acquisition de CSP, pour 2,2 milliards de dollars. Toutefois, comme le groupe a réduit structurellement sa dette nette ces dernières années, il est en mesure de poursuivre ses investissements même lorsque la conjoncture flanche. Les nouvelles acquisitions, dont ArcelorMittal Pecém, apporteront 0,5 milliard de dollars d’Ebitda supplémentaire par an.
Depuis 2021, ArcelorMittal a déjà investi 1,8 milliard de dollars dans des projets internes ; une enveloppe additionnelle de trois milliards est prévue d’ici à 2026. Ensemble, ces projets contribueront chaque année à hauteur de 1,3 milliard de dollars à l’Ebitda (0,3 milliard de dollars déjà apportés).
Le fonds de roulement a augmenté de 0,9 milliard de dollars sur neuf mois, mais devrait diminuer en glissement annuel, ce qui permettra, selon la nouvelle politique d’allocation du capital, de verser un dividende de base de 0,44 dollar par action (qui augmentera chaque année). En outre, le groupe entend reverser à ses actionnaires plus de 50 % du cash-flow disponible après le paiement du dividende ; en 2023, 0,7 milliard de dollars ont été alloués au rachat d’actions.
Sur l’ensemble de l’exercice, la direction table sur une hausse de 1 à 2 % (2 à 3 % précédemment) de la demande mondiale d’acier hors Chine. L’Europe se situera sous la fourchette attendue (-0,5 à +1,5 %), l’Inde au-dessus (prévisions : +6 à +8 %). Les livraisons réalisées par le groupe resteront stables par rapport à 2022 ; elles devaient initialement augmenter de 5 %, mais le groupe a dû interrompre la production dans des usines en Europe, au premier semestre, et se contente de reconstituer ses stocks, vu la faiblesse des marges.
Conclusion
L’asthénie conjoncturelle a fait plonger l’action de 6 % depuis début janvier ; d‘avis qu’elle a connu le pire, nous en recommandons désormais l’achat. Le titre se négocie à moins de 0,4 fois la valeur comptable et à peine plus de cinq fois le bénéfice net attendu pour 2023.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 23,8 euros
Ticker : MT NA
Code ISIN : LU1598757687
Marché : Euronext Amsterdam
Capit. boursière : 20 milliards EUR
C/B 2022 : 2
C/B attendu 2023 : 5
Perf. cours sur 12 mois : -7 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -6 %
Rendement du dividende : 1,8 %
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