L’action Proximus a atteint son étiage
L’environnement belge est très concurrentiel et les activités internationales sont fluctuantes. Le cours, qui a récemment atteint un nouveau plancher historique, tient déjà compte de ces éléments.
Proximus a réalisé d’appréciables résultats en Belgique au premier trimestre, mais ses activités internationales sont restées quelque peu à la traîne. Son chiffre d’affaires (CA) consolidé a progressé de 1,2 %, à 1,5 milliard d’euros (+4,5 % pour le CA belge, -10,4 % à l’étranger). Dans l’ensemble toutefois, le CA est conforme aux attentes. Avec un bénéfice d’exploitation (Ebitda) ajusté de 454 millions d’euros, en hausse de 5 % sur un an, la rentabilité a agréablement surpris. La majeure partie de l’Ebitda (424 millions d’euros) a été générée en Belgique mais malgré le tassement du CA, l’Ebitda international a lui aussi progressé, de près de 9 %. Sur le plan opérationnel, le groupe a pu profiter des problèmes techniques de Telenet et de sa position dominante en Wallonie (plus de clients mobiles, plus d’abonnés à l’Internet à large bande et plus d’utilisateurs de bouquets) ; le déclin de la télévision et des lignes fixes, en revanche, se poursuit.
Cet été, DIGI Belgium (DIGI + Citymesh) fera son entrée sur le marché. Ce quatrième opérateur louera le réseau mobile et une partie des pylônes de Proximus dans le cadre d’un accord d’itinérance conclu jusqu’en 2029, ce qui permettra à l’ex-Belgacom de compenser une partie du manque à gagner. Le groupe annonce toujours pour 2024 une hausse de 0-1 % de son CA belge, de son CA consolidé et de son Ebitda.
Proximus a énormément investi dans les infrastructures, dont la 5G et la fibre optique, mais ces dépenses vont désormais progressivement diminuer – dès cette année, en fait. Le programme de compression des coûts (de 220 millions d’euros sur la période 2023-2025, grâce notamment à la réduction des dépenses énergétiques et aux départs naturels) est en bonne voie. La fusion des activités de Telesign avec celles de Route Mobile, dont l’acquisition devrait être finalisée ce mois-ci, devrait permettre d’économiser 90 millions d’euros par an. Les flux de trésorerie disponibles ont été négatifs (-128 millions d’euros). La dette nette (hors contrats de location) a grimpé à 3,26 milliards d’euros, contre 3,13 milliards fin 2023 ; 35 % de ce montant seront remboursables dans les cinq ans. L’acquisition de Route Mobile alourdira légèrement l’endettement. La dette affiche une échéance moyenne de 7,2 ans et un taux d’intérêt moyen de 2,6 % (2,4 % il y a trois mois encore, mais Proximus a émis en mars un emprunt à 10 ans, assorti d’un coupon de 3,75 %).
Le dividende va tomber de 1,2 euro l’an dernier à 0,6 euro en 2024 et 2025. Combinée à la baisse des dépenses d’investissement, cette mesure va permettre à Proximus de renforcer son bilan. Reste à savoir ce que deviendra le dividende par la suite. L’Etat belge, qui a bien besoin de cette rentrée pour combler son déficit budgétaire, est toujours le principal actionnaire du groupe (53,51 %) mais à l’approche des élections, certains partis préconisent de vendre les participations dans des entreprises privées comme Belfius, BNP Paribas et Proximus, pour réduire la dette publique. Si cela devait se faire, il n’est pas certain que le dividende demeurerait si généreux.
Conclusion
A moins de 7 fois les bénéfices, 3,2 fois l’Ebitda et 0,7 fois la valeur comptable, la valorisation reste faible. Le rendement s’établit à 8,5 % et restera à ce niveau y compris après le passage du dividende à 0,6 euro.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 7,05 euros
Ticker : PROX BB
Code ISIN : BE0003810273
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 2,4 milliards EUR
C/B 2023 : 6,5
C/B attendu 2024 : 6
Perf. cours sur 12 mois : -11 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -20 %
Rendement du dividende : 8,5 %
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