L’action argenx attend de nouveaux catalyseurs

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Pour poursuivre sa croissance, l’entreprise doit réussir à commercialiser l’efgartigimod pour d’autres indications encore que la myasthénie et à mettre sur le marché de nouvelles molécules le plus rapidement possible.

Après avoir pris connaissance de la mise à jour stratégique, bien accueillie d’ailleurs, la veille de la conférence annuelle de J.P. Morgan sur les investissements dans les soins de santé tenue en janvier dernier, il n’était pas vraiment surprenant de ne plus rien apprendre de neuf dans le rapport annuel d’argenx. Nous savions déjà que, pour la huitième fois consécutive, le chiffre d’affaires (CA) trimestriel avait dépassé les attentes. De 374,4 millions de dollars au 4e trimestre, il les a battues de 5 % et s’est accru de 14 % en rythme trimestriel. Les Etats-Unis ont livré 326 millions de dollars (280 millions au 3e trimestre) de CA, l’Europe, 24 millions de dollars (26 millions), le Japon, 17 millions (15) et la Chine, 7 millions (inchangé). Il y a bien eu une croissance du CA sous-jacent européen et chinois : en Europe, le CA du 3e trimestre incluait un montant exceptionnel de 6 millions de dollars (le montant du remboursement de produits en Allemagne s’est révélé bien supérieur aux attentes) et en Chine, il avait été tiré essentiellement de la constitution de stocks.

En 2023, le CA de l’inhibiteur de FcRn qu’est le Vyvgart s’est élevé à 1,19 milliard de dollars, conférant au traitement le statut de blockbuster. En 2022, première année où il a été commercialisé, son CA s’est établi à 400,7 millions de dollars, dont 173,4 millions apportés au 4e trimestre. La perte nette est tombée de 709,6 millions de dollars en 2022 à 295,1 millions de dollars. La trésorerie à l’issue de 2023 était de 3,18 milliards de dollars, un niveau très confortable ; en 2024, EVS s’attend à en consommer jusqu’à 500 millions de dollars. Pour 2024, les analystes tablent sur un CA de 1,8 milliard de dollars. Pour y parvenir, la biotech devra traiter avec ses Vyvgart et Vyvgart Hytrulo (celui-ci s’administre sous le derme) davantage de patients souffrant de myasthénie. Une étude sera lancée cette année pour les 15 % d’entre eux qui sont séronégatifs et ne sont actuellement pas autorisés à recevoir le traitement en Europe et aux Etats-Unis. En outre, au cours du 1er semestre, argenx donnera des informations sur un troisième mode d’administration, à l’étude aux Etats-Unis – un auto-injecteur, qui devra bien entendu être approuvé.

Mais ce traitement ne sera pas le seul moteur de croissance d’argenx. Il lui faudra également parvenir à commercialiser l’efgartigimod pour d’autres indications. En mars, l’agence japonaise des médicaments se prononcera sur la mise sur le marché de l’efgartigimod pour la maladie du sang PTI. Le 21 juin, l’agence américaine des médicaments (FDA) fera part de sa décision concernant l’indication PIDC, une maladie neuromusculaire ; ce marché est bien plus vaste encore. Se fondant sur les excellents résultats d’étude publiés par argenx l’an passé, les analystes estiment à 2 à 3 milliards de dollars le CA potentiel de la PIDC (pour la myasthénie, ils visent un CA de plus de 3 milliards de dollars).

Cinq résultats d’études de phase II avec l’efgartigimod sont attendus cette année dans trois autres indications. Au 1er semestre tomberont ceux relatifs aux syndromes de Sjögren et SPOT. L’efgartigimod sera par ailleurs testé (phase III) sur la maladie oculaire TED cette année.

Troisième moteur de croissance, la mise sur le marché de nouvelles molécules le plus rapidement possible. L’étude de phase II sur l’ARGX-117 (empasiprubart) réalisée avec la première des deux cohortes de patients atteints de neuropathie motrice multifocale a livré en janvier de très bons résultats. La phase III pourrait démarrer cette année. La molécule est à l’étude également (phase II) pour la reprise retardée de fonction du greffon et pour la dermatomyosite. Avec l’ARGX-119, deux études de phase Ib/IIa seront lancées cette année, pour la myasthénie congénitale et la sclérose latérale amyotrophique.

Conclusion

Le marché espérait de nouveaux catalyseurs pour l’action, ceux-ci ne devraient pas tarder à poindre. La valorisation est retombée à 13 fois le CA escompté pour 2024 et à 10 fois le CA anticipé pour 2025. Elle est très faible, au regard de l’énorme potentiel de croissance de l’entreprise, et pourrait attirer un prédateur.

Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 350 euros
Ticker : ARGX BB
Code ISIN : NL0010832176
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 20,76 milliards EUR
C/B 2023 : –
C/B attendu 2024 : –
Perf. cours sur 12 mois : +0,5 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +1,5 %
Rendement du dividende : –

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