KPN se distingue de ses concurrents

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KPN s’échange pour l’heure à 16 fois le bénéfice attendu, ce qui est plutôt cher pour un acteur télécom européen. Cela dit, le déploiement de la 5G et de la fibre optique est chez lui à un stade avancé, et il gâte ses actionnaires.

KPN investit beaucoup dans les réseaux de fibre optique et 5G. A défaut, voir sa part de marché s’amenuiser lui pend au nez. Le groupe néerlandais investira dans ce cadre 1,2 milliard d’euros cette année. Sur le plan opérationnel, rien à redire, ses flux de trésorerie dépassant ses dépenses en capital. Avec son partenaire Glaspoort, il a déjà proposé une connexion internet par fibre optique à plus de la moitié des ménages néerlandais. D’ici 2026, ce chiffre devrait être porté à 80%. Après une période difficile, la division business se porte bien: les petites et moyennes entreprises, en particulier, enregistrent de bons résultats. Le nombre de clients mobiles est en hausse, mais dans le domaine du haut débit, la concurrence avec VodafoneZiggo et T-Mobile est féroce.

Le secteur européen des télécommunications est l’un des plus compétitifs au monde. Alors que les Etats-Unis ne comptent qu’une poignée d’acteurs, le nombre d’opérateurs au sein de l’Union européenne (UE) s’élève à plus de 100. Cette situation n’est pas viable à long terme. Au cours de la décennie écoulée, les rumeurs de rachat de KPN se sont succédé. Deux groupes de capital-risque lui auraient encore fait une offre au printemps 2021. Mais nous ne devrions pas assister à une poursuite de la consolidation du secteur européen des télécom. En effet, le droit européen de la concurrence stipule qu’un marché national de télécommunications ne peut être dominé par un ou deux acteurs, sous peine de mettre en péril la concurrence et l’innovation. Au sein de l’UE, il est beaucoup plus facile pour un opérateur d’obtenir l’autorisation d’entrer sur un nouveau marché que celle d’être racheté. Aussi le nombre de cibles intéressantes, dont la taille n’est pas trop importante et qui ne sont pas détenues par un Etat, est-il de plus en plus faible.

Malgré ses investissements considérables, KPN peut encore verser un dividende et procéder à des rachats d’actions. Il entend relever le dividende pour l’exercice 2023 de 4,9%, à 0,15 euro par action; une partie sera déjà versée en août, l’autre en avril 2024. Au cours actuel de l’action, le rendement du dividende est de 4,7%. Le 16 février, KPN a lancé un programme de rachat d’une valeur de 300 millions d’euros, qui s’est achevé le 7 juin. Sur la période, il a racheté plus de 92 millions d’actions au prix moyen de 3,25 euros; hormis 2,5 millions d’actions qui seront distribuées aux salariés, elles seront annulées. Autrement dit, le bénéfice sera réparti sur un nombre inférieur d’actions.

Conclusion

Vu la réduction du flottant, le bénéfice par action prévisionnel passe à 0,20 euro. La dette nette s’élevait à 5,3 milliards d’euros au terme du premier trimestre, la valeur de l’actif économique (entreprise value), à un peu plus de 18 milliards d’euros. KPN s’échange pour l’heure à 16 fois le bénéfice attendu, ce qui est plutôt cher pour un acteur télécom européen. Cela dit, le déploiement de la 5G et de la fibre optique est chez lui à un stade avancé, et il gâte ses actionnaires. Toujours digne d’achat.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1A

Cours: 3,26 euros

Ticker: KPN NA

Code ISIN: NL0000009082

Marché: Amsterdam

Capit. boursière: 13,22 milliards EUR

C/B 2022: 17

C/B attendu 2023: 16

Perf. cours sur 12 mois: -1%

Perf. cours depuis le 01/01: +13%

Rendement du dividende: 4,7%

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