KBC semble avoir atteint un sommet

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L’évolution du titre KBC ne reflète pas la relative stabilité dont la grande banque belge fait preuve depuis des années. Cela fait des mois que le cours oscille entre moins de 50 euros et plus de 70 euros. Il a récemment franchi la barre des 70 euros : parviendra-t-il, cette fois, à aller plus loin ?

Comme à l’accoutumée, c’est à l’évolution des revenus nets d’intérêts que les analystes et les investisseurs se sont intéressés lors de la publication des résultats trimestriels. Les revenus nets d’intérêts sont le cœur de l’activité de la banque, la base (stable) de ses bénéfices. KBC avait annoncé, en même temps que les résultats du troisième trimestre de 2023, des prévisions pour 2024 plus sombres et plus prudentes qu’auparavant. Mais les revenus nets d’intérêts du premier trimestre s’en sortent bien : alors que le consensus misait sur 1,36 milliard d’euros, ils ont atteint 1,369 milliard d’euros, un chiffre en outre légèrement supérieur à celui du trimestre précédent (1,360 milliard d’euros) et à celui du premier trimestre de 2023 (1,324 milliard). Pour l’ensemble de l’exercice, la direction confirme s’attendre à une évolution plutôt plane de ce poste, à 5,3-5,5 milliards d’euros.

A 506 millions d’euros, le bénéfice net dépasse de loin le consensus (446,3 millions). C’est toutefois 171 millions de moins qu’au quatrième trimestre et même, 376 millions de moins qu’au premier trimestre de 2023. A cela correspond un bénéfice de 1,18 euro par action, contre 1,59 euro au trimestre précédent et 2,08 euros pour les trois premiers mois de 2023. Les réductions de valeur et les reprises de réductions de valeur sur les prêts, les résultats du trading, les plus-values et moins-values sur les cessions d’activités, etc., ont cette fois fait la différence et causé une certaine déception. La génération de capital n’a pas du tout été à la hauteur. Les dépenses sont en revanche restées sous contrôle.

KBC payera, cette année encore, un généreux dividende. Alors qu’un dividende final de 3,15 euros brut par action a été versé en mai, le conseil d’administration a décidé de distribuer d’emblée l’excédent de capital, d’un montant de 280 millions d’euros environ. KBC va donc verser un dividende extraordinaire de 0,70 euro brut par action, à quoi devrait s’ajouter, en novembre, l’‘‘habituel’’ acompte de 1 euro, soit un total de 4,85 euros brut par action pour l’ensemble de l’exercice. Rappelons également qu’un programme de rachat d’actions, d’un montant de 1,3 milliard d’euros, est en cours ; il durera jusqu’au 31 juillet. Ce n’est pas KBC Ancora, l’actionnaire de référence (18,6 % des actions KBC), qui se plaindra. KBC Ancora est un monoholding belge typique, qui n’a en portefeuille que des titres KBC et dont les revenus sont presque exclusivement constitués de dividendes payés par le bancassureur.

Conclusion

Jusqu’à l’annonce des résultats, les actions bancaires européennes en général et le titre KBC en particulier bénéficiaient d’un certain élan. Mais la déception causée par la génération de capital, combinée à la perspective d’assister à une première baisse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne, qui pourrait en outre entraîner un nouveau recul des taux longs en Europe, nous incite à penser que l’action KBC n’ira pas au-delà des 70 euros autour desquels elle tourne actuellement. A 1,2 fois la valeur comptable, un ratio cours/bénéfice escompté de 9 et un rendement en dividende de plus de 6 %, la valorisation demeure raisonnable.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Cours : 66,76 euros

Ticker : KBC BB

Code ISIN : BE0003565737

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 27,84 milliards EUR

C/B 2023 : 9,5

C/B attendu 2024 : 9

Perf. cours sur 12 mois : +24 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +14 %

Rendement du dividende : 6,2 %

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