EVS a clos un brillant semestre
Compte tenu de l’abondante trésorerie nette et de la perspective de résultats records en 2023, le dividende sera probablement relevé au cours des années qui viennent. L’action est sous-valorisée.
Nous sommes fans de l’action du liégeois EVS Broadcast Equipment depuis longtemps. Le spécialiste des systèmes de production vidéo en direct s’est fixé deux objectifs de taille cette année. Tout d’abord, enregistrer pour la première fois de son histoire une croissance de son chiffre d’affaires (CA) au cours d’une année impaire, c’est-à-dire dépourvue d’événement sportif majeur (un championnat de football, des Jeux olympiques…). C’est un défi qu’il devrait pouvoir relever, puisqu’en s’élevant à 87,47 millions d’euros au 1er semestre, le CA a bondi de 29% en glissement annuel. Il a en outre dépassé nettement les prévisions moyennes des analystes (72,6 millions d’euros). La stratégie qu’il mène – vendre davantage de solutions (LiveCeption, MediaCeption et MediaInfra) que de produits – lui réussit donc. Après ce brillant semestre, EVS s’attend à réaliser en 2023 un CA compris entre 160 et 170 millions. Trois mois plus tôt, il avait déjà relevé le CA prévisionnel de 145-155 millions d’euros à 150-160 millions d’euros. L’année dernière, il a atteint 148,2 millions d’euros, un record. EVS a déjà reçu pour 61,7 millions d’euros de commandes pour au-delà de 2023 (+5,8 millions d’euros par rapport au début de l’année).
Son deuxième grand défi pour cette année est de faire progresser les marges bénéficiaires. Encouragé par l’important contrat à long terme qu’il a conclu avec un acteur de la Big tech américain, EVS a investi dans l’expansion de son équipe l’an passé, alors que l’environnement économique était difficile (guerre en Ukraine, inflation élevée, pénurie de composants). En conséquence, il avait vu sa marge d’Ebit (bénéfice d’exploitation/CA) tomber de 27% en 2021 à 21,4% en 2022 (et même à 19,9% au 2d semestre de 2022). Mais sur ce plan également, les nouvelles sont rassurantes. Si le CA s’est accru, on l’a dit, de 29%, l’Ebit, lui, a progressé de 59% (de 15,7 à 25,0 millions d’euros), de sorte que la marge d’Ebit s’est appréciée, de 23,3% à 28,6%, soit non loin du niveau qui était le sien sur l’ensemble de l’année 2021. Soulignons que le consensus des analystes n’était “que” de 14,9 millions d’euros. Pour 2023, la direction a dès lors a revu à la hausse sa fourchette de bénéfice prévisionnelle également, de 27,5-32,5 millions d’euros à 32,5-38,5 millions d’euros. Notez que cette nouvelle prévision nous semble encore prudente, car EVS dispose d’un grand pouvoir de fixation des prix; il a relevé ses étiquettes à plusieurs reprises, malgré le contexte macroéconomique délicat. Par ailleurs, sa maîtrise des coûts facilite la progression des marges bénéficiaires.
Le bénéfice net a fait un saut de 15,5 à 21,2 millions d’euros, ou de 1,15 à 1,52 euro par action. Compte tenu de l’abondante trésorerie nette (elle s’élevait déjà à 47 millions d’euros à fin mars) et de la perspective de résultats records, le dividende sera probablement relevé au cours des années qui viennent. Pour l’exercice 2022, il était de 1,1 euro brut par action. EVS devrait donc demeurer une excellente action à dividende, ces prochaines années.
Conclusion
Nous jugeons la réaction du marché plutôt modérée, face à de si bons semestriels. Nous espérons que l’action continuera de s’apprécier, dès lors que la croissance d’EVS est relancée et que le rendement du dividende est intéressant (4,5% brut). A 11 fois le bénéfice attendu pour 2023, la valorisation est toujours trop faible.
Conseil: acheter
Risque: faible
Rating: 1A
Cours: 25,75 euros
Ticker: EVS BB
Code ISIN: BE0003820371
Marché: Euronext Bruxelles
Capit. boursière: 362,5 millions EUR
C/B 2022: 11
C/B attendu 2023: 10,5
Perf. cours sur 12 mois: +9%
Perf. cours depuis le 01/01: +11,5%
Rendement du dividende: 4,4%
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