En Bourse, le Taïwanais TSMC, autre gagnant de la révolution de l’IA
L’apparition du fabricant de microprocesseurs Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) au sein du club très restreint des méga-capitalisations boursières est une preuve de plus de la domination du secteur des semi-conducteurs, qui sont au coeur de la révolution de l’intelligence artificielle (IA) générative.
TSMC, coté à la fois à Taiwan et à New York, a franchi brièvement lundi la barre des 1.000 milliards de dollars de capitalisation, ce qui le place devant Tesla, au septième rang des géants technologiques les plus valorisés en Bourse.
Lundi, l’élan pour la technologie emmenait aussi Alphabet, Apple et Meta dont les actions touchaient des records historiques.
Dans l’ordre, Apple et Microsoft dans un mouchoir de poche suivis par le concepteur de puces pour l’IA Nvidia arrivent aux premiers rangs avec des valorisations boursières mondiales dépassant, sur le papier, les 3.000 milliards de dollars à Wall Street.
Viennent ensuite, dans un classement mouvant au fil des semaines, Alphabet et Amazon, qui est récemment passé au-dessus des 2.000 milliards de dollars.
Au sixième rang se glisse le géant pétrolier Saudi Aramco, suivi par Meta (Facebook), TSMC et Tesla, qui reste sous la barre des 1.000 milliards de capitalisation.
Premier secteur du S&P 500
“L’industrie des semi-conducteurs est désormais le premier secteur du S&P 500”, relevait récemment Angelo Zino, analyste de CFRA. “Elle a pris la main ces 15 ou 18 derniers mois. Cela vous montre à quel point le monde a changé”.
L’explosion de la demande mondiale de puces, dopée par le développement de l’IA générative très gourmande en microprocesseurs, promet une expansion soutenue pour cette industrie qui attire les investisseurs mais aussi de multiples incitations gouvernementales.
L’Administration Biden a notamment accordé des dizaines de milliards de dollars de soutien financier sur plusieurs années pour l’implantation d’usines de puces aux Etats-Unis par Intel, par exemple, ou Samsung.
Les ventes mondiales de semi-conducteurs, qui comprennent les circuits intégrés, les microprocesseurs et les mémoires, devraient atteindre 611,2 milliards de dollars en 2024, un sommet pour l’industrie, selon la Semiconductor Industry association (SIA).
Elles devraient bondir de 16% en 2024 et encore de 12,5% en 2025, selon l’organisation professionnelle.
Le porte-drapeau Nvidia
Porte-drapeau de cet engouement, Nvidia, le concepteur des processeurs graphiques (GPU – graphic processing unit), a triomphé ces derniers mois à Wall Street.
Depuis le lancement en novembre 2022 du langage d’intelligence artificielle générative ChatGPT qui a besoin de GPU pour fonctionner, sa capitalisation en Bourse a été multipliée par huit.
Mi-juin, le groupe de Santa Clara (Californie) s’est même hissé brièvement à la première place des plus grosses capitalisations de Wall Street, devant Microsoft à 3.335 milliards de dollars.
“Les puces GPU de Nvidia sont le nouvel or ou le nouveau pétrole du secteur technologique”, ont résumé les analystes de Wedbush Securities.
Pour eux, Nvidia, Apple et Microsoft sont désormais engagés dans “la course aux 4.000 milliards de dollars de valorisation boursière”.
Dans la foulée, TSMC, dont la plupart des usines sont basées à Taïwan, est très bien placé pour profiter des conditions favorables du secteur et le prouve.
Car si Nvidia, qui conçoit seulement les puces mais ne les fabrique pas, reste discret sur sa chaîne d’approvisionnement, plusieurs spécialistes et médias estime que l’essentiel de ses produits sont fabriqués par TSMC.
Le géant taïwanais, qui contrôle plus de la moitié de la demande mondiale des semi-conducteurs, a engrangé un chiffre d’affaires de 18,87 milliards de dollars au premier trimestre, en hausse de 13% sur un an. Son bénéfice net a grimpé de 9% à 6,97 milliards de dollars.
Quant à Nvidia, son bénéfice trimestriel a atteint 14,9 milliards de dollars, multiplié par sept sur un an, pour des ventes de 26 milliards de dollars.