Déficit de confiance envers Ontex

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Esther Berrozpe, fraîchement arrivée à la tête d’Ontex, est bien consciente de l’ampleur de sa tâche. Celle qui, dans une interview accordée la semaine dernière à “Trends-Tendances”, a déclaré être une battante, va avoir besoin de toute sa pugnacité.

C’est une lourde tâche qui attend Esther Berrozpe. Les résultats annuels et, surtout, le pénible démarrage de l’exercice 2021, ont ramené l’action à un plus bas depuis 2014, année de la deuxième introduction en Bourse du groupe. La CEO ne pourra donc pas compter sur la confiance du marché. Pourtant, les résultats de producteur de solutions d’hygiène pour les bébés (couches), les femmes (tampons) et les seniors (incontinence) ne sont guère éloignés du consensus.

Administratrice indépendante d’Ontex depuis 2019, la toute nouvelle CEO est bien consciente de l’ampleur de sa tâche. Celle qui, dans une interview accordée la semaine dernière à Trends-Tendances, a déclaré être une battante, va avoir besoin de toute sa pugnacité. Ontex a perdu la confiance des investisseurs, son endettement est trop élevé, ses parts de marché rétrécissent, son portefeuille manque de cohérence, etc. Son chiffre d’affaires (CA) à périmètre comparable a cédé 3,7%, à 570,8 millions d’euros, au 4e trimestre (592,6 millions un an plus tôt), son CA rapporté, 11,3%, à 525,5 millions d’euros (consensus: 523 millions). Sur l’ensemble de l’exercice, la baisse du CA à périmètre comparable ne dépasse pas 3,1% (-8,5%, de 2,28 à 2,09 milliards d’euros, pour le CA rapporté; consensus: 2,085 milliards). Ces chiffres incluent une perte de change de 130 millions d’euros.

Le 4e trimestre se caractérise également par un écart marqué entre l’évolution du cash-flow opérationnel courant (Rebitda) à cours de change constants et celle du Rebitda rapporté. A cours constants, le Rebitda a gagné 7,3% (de 72,7 millions à 78 millions d’euros), ce qui représente une progression de 12,3% à 13,7% de la marge de Rebitda (Rebitda/CA); compte tenu des pertes de change, en revanche, il chute de 27,8% (passage de 72,7 à 52,5 millions d’euros; consensus: 52,7 millions d’euros). La marge de Rebitda tombe dès lors à 10%, contre 12,3% précédemment (consensus: 10,1%). Elle a grimpé de 10,7% en 2019 à 11,3% et même, à 14%, si nous incluons les -74 millions d’euros d’effets de change. Le bénéfice net atteint 54 millions d’euros, soit 0,67 euro par action, le résultat net récurrent, 81,6 millions d’euros, ou 1,01 euro par action. La dette nette s’établissait fin décembre à 847,6 millions d’euros (861,3 millions, fin 2019), soit un ratio d’endettement (dette financière nette/Rebitda) de 3,6 (3,51, fin 2019). La direction ne s’est pas encore prononcée au sujet du dividende.

Conclusion

Ontex n’est pas un cas désespéré. Son cours est surtout le reflet des problèmes survenus ces dernières années. Sa valorisation (pas même 0,7 fois sa valeur comptable) ne tient pas compte des améliorations que la CEO devrait apporter, or les décisions stratégiques qui devraient enfin suivre pourraient offrir de belles opportunités dans les 12 à 24 mois qui viennent. Nous conseillons toujours d’acheter, et essayons même d’acquérir davantage de titres.

Conseil: acheter

Rique: moyen

Rating: 1B

Cours: 8,67 euros

Ticker: ONTEX BB

Code ISIN: BE0974276082

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 707 millions EUR

C/B 2020: 13

C/B attendu 2021: 15

Perf. cours sur 12 mois: -40%

Perf. cours depuis le 01/01: -21%

Rendement du dividende: –

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