CMB.TECH : la transition se déroule comme prévu
La flotte de CMB.TECH sera considérablement étendue ces deux prochaines années. A terme, la croissance proviendra surtout des navires de vrac sec.
Depuis le 1er octobre, Euronav s’appelle CMB.TECH (CMBT). Ce nouveau nom symbolise la fin de la transition effectuée par l’entreprise, d’un armateur de pétroliers à un acteur de premier plan du transport maritime durable.
CMBT a récemment connu un revers : la Cour d’appel de Bruxelles a statué en septembre que la vente de 24 pétroliers VLCC d’Euronav à Frontline (conclue dans le cadre de l’accord portant sur l’acquisition par Frontline de la majorité des parts de l’armateur, en 2023), pour 2,35 milliards de dollars, a été réalisée sans aucune implication d’Euronav, si bien que le prix aurait dû être plus élevé de 0,52 dollar par action. L’autorité de surveillance des marchés financiers, la FSMA, en a conclu qu’il convenait d’ajuster l’offre antérieure faite par CMBT (et valable jusqu’au 15 mars 2024) pour les actions Euronav que la société ne détenait pas encore. CMBT a donc lancé, le 23 octobre, une nouvelle offre publique d’achat, qui court jusqu’au 21 novembre, au prix ajusté de 12,66 dollars par action ; ce chiffre tient compte du paiement de 6,29 dollars par action de dividendes versés depuis lors. Les actionnaires qui avaient accepté l’offre initiale ont reçu un complément de 0,52 dollar par titre. L’action se négociait autour de 16 dollars le 23 octobre, mais est depuis retombée à 12,75 dollars. Un nombre très réduit d’actionnaires devrait accepter l’offre.
Sur le plan opérationnel, CMBT mise pleinement sur le transport durable. De 115 navires fin 2024, la flotte passera à 134 unités d’ici la fin de 2025 et à 156 un an plus tard ; une enveloppe de 2,5 milliards de dollars y sera allouée. Le groupe possède actuellement 37 pétroliers (VLCC et Suezmax) et en a commandé huit supplémentaires. La croissance future proviendra surtout des navires de vrac sec ; aux neuf bâtiments actuels s’ajouteront les 21 commandés. CMBT compte aussi quatre porte-conteneurs (+1 commandé), six chimiquiers (+4 commandés) et 54 navires opérant dans l’éolien offshore (+12 commandés).
Le carnet de commandes d’affrètement de l’ensemble de la flotte s’élevait à 2,06 milliards de dollars au 30 septembre (un chiffre stable par rapport à fin juin), dont environ la moitié pour la location à long terme de porte-conteneurs et de chimiquiers.
Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires a chuté de 20,3 % en glissement annuel, à 221,8 millions de dollars. Le cash-flow opérationnel récurrent (Rebitda), qui exclut les plus-et moins-values sur les ventes de navires, s’est contracté de 15,5 %, à 177,1 millions de dollars. Si l’on y inclut les 61,4 millions de dollars de plus-values sur les ventes de navires, le bénéfice net atteint 98,1 millions de dollars (-14,4 % en glissement annuel), ou 0,49 dollar par action (0,31 dollar attendu). De 39.700 dollars pour les VLCC et 37.200 dollars pour les Suezmax, le taux d’affrètement journalier moyen dépasse nettement la moyenne sur 10 ans du troisième trimestre (respectivement 21.469 dollars et 23.384 dollars). Si la demande est attendue en hausse au quatrième trimestre et en 2025, le tableau est plus nuancé pour 2026. Pour le transport de vrac sec, le taux journalier moyen du troisième trimestre est de 31.271 dollars. Malgré les incertitudes économiques, tant l’offre que la demande restent favorables.
Conclusion
Le cours de CMBT a cédé beaucoup de terrain ces dernières semaines, pour se rapprocher du niveau de la nouvelle offre publique. Aucun dividende trimestriel n’a été annoncé. Nous passons à un conseil neutre.
Conseil : conserver/attendre
Risque : moyen
Rating : 2B
Cours : 11,94 euros
Ticker : CMBT BB
Code ISIN : BE0003816338
Marché : Euronext Bruxelles
Capit. boursière : 2,64 milliards EUR
C/B 2023 : 3
C/B attendu 2024 : 10
Perf. cours sur 12 mois : -26 %
Perf. cours depuis le 1/1 : -24 %
Rendement du dividende : 6,2 %
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