Cameco a connu une année exceptionnelle

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En 2023, le prix au comptant (livraison à court terme) de la livre d’uranium (U3O8) a plus que doublé et le prix moyen des contrats a augmenté de 38 %, à 72 dollars la livre. Ces hausses de prix se sont traduites par une augmentation du chiffre d’affaires, des bénéfices et des flux de trésorerie de Cameco.

Le chiffre d’affaires (CA) a gagné 39 %, à 2,59 milliards de dollars canadiens (CAD), dépassant légèrement les prévisions du groupe (“entre 2,53 et 2,58 milliards CAD”). Le bénéfice d’exploitation ajusté (Ebitda) s’est accru de 93 %, à 831 millions CAD, le résultat net s’est élevé à 361 millions CAD et le flux de trésorerie d’exploitation, à 688 millions CAD. De très bons chiffres, attribuables à la hausse des prix, mais aussi à celle des volumes.

Cameco a vendu en 2023 32 millions de livres d’uranium (2022 : 25,6 millions) ainsi que 12 millions de kilogrammes de combustible nucléaire. 
Après le redémarrage de McArthur River/Key Lake, la production a atteint 17,6 millions de livres (2022 : 10,4 millions). Cette année, elle devrait grimper à 22,4 millions de livres d’uranium et 13,5-14,5 millions de kilogrammes de combustible nucléaire ; Cameco prévoit d’en vendre respectivement entre 32 et 34 millions et entre 12 et 13 millions. 
Les contrats à long terme que le groupe a conclus en 2023 portent sur 160 millions de livres, pour un volume total à livrer de 205 millions de livres, soit un cinquième de ses réserves estimées.

Compte tenu des 62 réacteurs en construction sur la planète qu’a recensés l’Association nucléaire mondiale, la capacité nucléaire aura triplé en 2050. Mais durant cinq ans au bas mot, l’offre n’augmentera pas de manière significative. Kazatomprom a déjà annoncé qu’il n’atteindrait ni cette année ni la prochaine ses objectifs de production. Après le coup d’Etat au Niger, Orano (ex-Areva) a cessé son activité dans le pays l’an dernier ; la production y redémarre timidement depuis peu. L’on peut donc s’attendre à un déficit croissant d’uranium.

Sur la base des contrats signés à ce jour, Cameco est tenu de livrer entre 2024 et 2028 en moyenne 27 millions de livres d’uranium par an. L’année dernière, le groupe a obtenu la prolongation de plusieurs permis d’exploitation de mines (McArthur River, Key Lake et Rabbit Lake, à remettre en service, elle) et finalisé l’acquisition (de 49 %) de Westinghouse. C’est un rachat judicieux et un bel exemple d’intégration verticale, puisque Cameco et Westinghouse (entretien de centrales, notamment) mènent des activités complémentaires. Westinghouse devrait apporter 445 à 510 millions CAD à l’Ebitda de Cameco cette année. Sa contribution croîtra ensuite de 6 à 10 % par an. S’il s’avère par la suite que Cameco n’a déboursé que 5 fois l’Ebitda de Westinghouse pour l’acquérir, il aura fait une très bonne affaire. Pour l’heure, le rachat affecte les finances de Cameco. A fin 2023, le groupe disposait de 567 millions CAD en liquidités et en titres négociables, et d’une ligne de crédit inutilisée de 1 milliard CAD, pour une dette de 1,8 milliard CAD. Un dividende de 0,12 CAD par action a été versé en décembre. 



Conclusion

L’action Cameco s’est bien appréciée ces derniers mois, si bien qu’elle semble onéreuse de prime abord, à 68 fois le bénéfice et 14 fois l’Ebitda attendus. Mais le bénéfice va croissant. Pour 2024, les analystes tablent en moyenne sur une croissance de plus de moitié de celui-ci. Il serait logique d’assister à court terme à une prise de bénéfices suivie d’une évolution latérale du cours de l’action. Cependant, parce que le groupe est très bien positionné sur son marché et que les perspectives à long terme pour l’uranium sont prometteuses, le titre peut être conservé. 


Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Cours : 42,32 dollars

Ticker : CCJ US

Code ISIN : CA13321L1085

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 18,4 milliards USD

C/B attendu 2024 : 68

C/B attendu 2025 : 33

Perf. cours sur 12 mois : +45 %

Perf. cours depuis le 01/01: -3 %

Rendement du dividende : 0,2 %

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