bpostgroup : Staci ne sauve pas encore les meubles
Pour la première fois, Last Mile, activité historique du groupe, a clos un trimestre sur une perte d’exploitation. Radial et Landmark sont d’autres de ses maillons faibles. Heureusement, Staci a commencé à contribuer au bénéfice, sans toutefois pouvoir compenser le déclin des autres activités.
Une très faible valorisation ne garantit pas l’absence de chute, comme le montre l’évolution du cours de bpostgroup. Alors que cet été, les investisseurs ne payaient déjà que trois fois le bénéfice d’exploitation, depuis la publication des chiffres du troisième trimestre, début novembre, ils ne veulent plus payer que deux fois ce bénéfice. Le cours de l’action est tombé à 2,1 euros ; la capitalisation boursière a chuté à 426 millions d’euros, alors que la direction anticipe pour 2024 un bénéfice d’exploitation ajusté de 205-230 millions d’euros, lequel devrait se traduire par un bénéfice d’environ 0,5 euro par action. D’à peine 4, le ratio cours/bénéfice témoigne de la méfiance des investisseurs à l’égard des résultats futurs. Tant que la direction n’enrayera pas la baisse tendancielle du bénéfice, le cours peinera à se redresser.
Le troisième trimestre est souvent le plus faible du groupe, mais malgré le maintien des perspectives pour l’exercice, les investisseurs ont frémi devant le résultat du pôle Last Mile. C’est la première fois que cette activité historique de bpostgroup clôt un trimestre sur une perte d’exploitation. Les hausses de prix et les gains d’efficacité n’ont pas compensé la baisse continue des volumes de courrier, qui, combinée à l’indexation automatique d’une masse salariale importante, reste très difficile à digérer. Le groupe a expédié près de 9 % de colis supplémentaires au troisième trimestre, mais les bénéfices qu’il engrange sur ce marché concurrentiel des colis sont insuffisants pour compenser l’hémorragie continue des activités historiques. Pour 2024, la direction anticipe une marge bénéficiaire de 5-7 % dans le pôle Last Mile. Pôle qui reste néanmoins le principal contributeur au bénéfice de bpostgroup. Ce qui signifie que le résultat du groupe reste très vulnérable à une nouvelle baisse des bénéfices dans ce pôle.
Pour redresser la barre, bpostgroup entend étendre ses services logistiques aux entreprises. Le récent rachat de Staci s’inscrit dans cette réorientation stratégique. Le chiffre d’affaires (CA) de ce pôle a grimpé de 30 % au troisième trimestre grâce à l’intégration de Staci, qui a contribué pour 11,3 millions d’euros au bénéfice d’exploitation à partir d’août. Un apport bienvenu, car la rentabilité de ce pôle reste très influencée par les performances de Radial : la filiale américaine est contrainte d’abaisser ses prix pour limiter le recul de sa part sur un marché en surcapacité. Elle ne parvient pas à stabiliser son chiffre d’affaires (CA) aux Etats-Unis. Pour 2024, la direction pronostique pour ce pôle une marge bénéficiaire de 2-4 %. Radial devrait rester tout juste rentable sur l’exercice.
Le troisième pôle, l’expédition de colis à l’étranger, ne brille pas non plus, avec un CA en berne de 3 % et un bénéfice en recul de 23 %, au troisième trimestre. Le maillon faible : Landmark, qui ne s’est pas encore remis de la perte d’Amazon, son plus gros client.
Conclusion
La plongée dans le rouge du résultat d’exploitation des activités historiques a choqué les investisseurs. Les perspectives bénéficiaires pour 2024 ont toutefois été confirmées. La valorisation de l’action est très faible, et ne devrait pas remonter tant que le groupe ne sera pas parvenu à inverser la tendance, s’agissant des bénéfices. Notre conseil est inchangé.
Conseil : conserver/attendre
Risque : moyen
Rating : 2B
Cours : 2,1 euros
Ticker : BPOST
Marché : Euronext Bruxelles
Code ISIN : BE0974268972
Capit. boursière : 430 millions EUR
C/B 2023 : 6
C/B attendu 2024 : 5
Perf. cours sur 12 mois : -57 %
Perf. cours depuis le 1/1 : -56 %
Rendement du dividende : 3,5 %
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