bpost : Staci ouvre de nouvelles perspectives

© Getty Images

L’action bpost, dont la valorisation était déjà très faible, ne cesse de se déprécier depuis quelques mois. Les audacieux peuvent faire une bonne affaire – qu’ils ne se précipitent pas, toutefois, puisque les chiffres reculent ​​​​​​​encore.

Tombée à 520 millions d’euros, la capitalisation boursière de l’entreprise logistique ne représente plus que trois fois environ le bénéfice d’exploitation ajusté escompté pour l’exercice, ou cinq fois le bénéfice net tout au plus. Chris Peeters, à la tête du groupe depuis novembre, va avoir fort à faire pour rétablir la confiance. Tant que les bénéfices continueront à céder du terrain, les investisseurs bouderont l’action. La présentation des semestriels a de surcroît fait naître des doutes à propos du dividende, qui pourrait être provisoirement levé pour financer l’acquisition de l’entreprise française Staci : l’opération a porté le ratio d’endettement à plus de 2,5 fois le cash-flow d’exploitation, ce qui n’a rien de confortable.

Les résultats de cette année seront affectés par la perte, le 1er juillet, des concessions pour la distribution des journaux. bpost a certes pu récupérer une grande partie de l’activité, mais en rognant fortement ses marges. La direction annonce pour cette année un bénéfice d’exploitation ajusté compris entre 165 et 185 millions d’euros ; ce chiffre ne tient pas compte de l’arrivée de Staci, qui contribuera à hauteur de 9-10 millions d’euros par mois au bénéfice d’exploitation à partir d’août. On voit toute l’importance stratégique que l’acquisition revêt pour bpost, dont le ralentissement structurel de l’activité historique n’est pas compensé par les marges sur le traitement des colis. L’intégration de Staci, qui fournit des services logistiques aux entreprises, est annonciatrice d’une croissance modérée assortie de marges bénéficiaires plus intéressantes. Elle permet également à bpost de gagner en envergure et en crédibilité aux yeux des entreprises d’Europe occidentale.
Chris Peeters estime qu’il faudra trois à quatre ans pour inverser la tendance. A terme, la marge bénéficiaire devrait pouvoir atteindre 6-7 % au moins. Alors qu’en 2017, le bénéfice d’exploitation culminait à 501 millions d’euros, pour une marge de 16,8 %, la direction annonce pour cette année des chiffres de 165-185 millions d’euros et de 6 % environ. En Belgique, un léger tassement du chiffre d’affaires (CA) devrait faire tomber la marge bénéficiaire à 5-7 %. En cause : la moindre rentabilité de la distribution de journaux et l’augmentation des coûts, que les gains d’efficacité ne compensent que partiellement.

Les activités logistiques en Europe et en Asie, dont le CA progresse de près de 10 %, assureront grâce à d’importants gains de productivité une marge bénéficiaire de 6-8 % cette année, soit une légère amélioration par rapport à l’an dernier. La situation est plus délicate en Amérique du Nord, où la violente chute du CA de Radial pèse sur les marges (la marge bénéficiaire n’atteindra plus que 2,5-4,5 %). La filiale américaine de bpost ajuste sa stratégie, mais son CA et ses marges ne seront pas stabilisés avant la fin de l’an prochain au bas mot. Au lieu d’en façonner l’avenir, Radial est devenue le talon d’Achille du groupe.

Conclusion

Malgré un ratio cours/bénéfice de 5 tout au plus, les investisseurs continuent de bouder le titre. L’arrivée de Staci ouvre de nouvelles perspectives, mais les résultats ne se stabiliseront pas du jour au lendemain. Notre conseil demeure “conserver”.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Cours : 2,6 euros

Ticker : BPOST

Code ISIN : BE0974268972

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 521 millions EUR

C/B 2023 : 6

C/B attendu 2024 : 5

Perf. cours sur 12 mois : -41 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -45 %

Rendement du dividende : 3,5 %

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