Boeing, favorite pour 2025
La rédaction de Trends-Tendances Bourse vous présente, depuis le 9 décembre, chaque jour une ou deux de ses 10 actions de prédilection pour l’année prochaine.
Boeing est surtout réputé pour sa division Commercial Airplanes, qui fabrique des moyens porteurs (B737) et des gros porteurs (B777 et 787 Dreamliner), ainsi que des appareils cargos (B767) et occupe la deuxième place mondiale en termes de ventes, derrière Airbus. Le groupe possède toutefois aussi une branche Defense, Space & Security, qui construit des avions militaires sur mesure, des hélicoptères de combat et des véhicules aériens sans pilote, ainsi que des satellites et des systèmes de missiles. Sur ce segment, ses concurrents sont Lockheed Martin, Northrop Grumman et RTX. Enfin, la division Global Services englobe les services de maintenance et de logistique.
Quel bilan tirer de 2024 ?
Ponctué par une série d’incidents de sécurité, des problèmes de qualité et une grève très suivie, le cru 2024 a été désastreux. Le CEO, Dave Calhoun, a été remplacé par Kelly Ortberg, ancien CEO de Rockwell Collins. Afin de reprendre la maîtrise du processus de fabrication et le contrôle de qualité, Boeing a racheté son fournisseur Spirit Aerosystems. La grève a duré 53 jours et la direction a dû concéder une hausse des salaires de 38 % au total sur quatre ans. Le 3e trimestre s’est soldé par une perte record et le flux de trésorerie disponible a aussi été négatif.
Pour la première fois de son histoire, Boeing a procédé à une augmentation de capital, une opération nécessaire pour renforcer son bilan. L’émission de nouvelles actions et d’une obligation convertible lui a permis de lever un peu plus de 24 milliards de dollars, avec une dilution de 20 % environ. Au terme du 3e trimestre, sa dette s’élevait à 58 milliards de dollars, soit une charge d’intérêts annuelle de 2,6 milliards de dollars. Le versement d’un dividende ou des rachats de titres sont pour l’instant exclus.
Qu’attendre de 2025 ?
Le redressement entamé à l’été 2024 devrait se poursuivre. Pour cela, Boeing doit réduire ses coûts et augmenter la cadence de production. L’augmentation salariale consentie sera compensée par des licenciements (10 % des effectifs) et une simplification de la structure de management. Malgré tout, le carnet de commandes reste bien rempli et valait 511 milliards de dollars fin septembre. La guerre tarifaire que pourraient se livrer les Etats-Unis et la Chine n’affectera que peu Boeing, puisque seulement 2 % de ses commandes proviennent de l’empire du Milieu. L’autre priorité est la poursuite du désendettement, pour réduire la charge d’intérêts. La production du nouveau B777X sera retardée d’un an et celle du B767, arrêtée, afin de donner plus de marge financière pour les modèles plus rentables. Par ailleurs, plusieurs contrats déficitaires dans la branche défense ne seront plus renouvelés. Le groupe ne pourra générer qu’un bénéfice modeste, au mieux, en 2025, mais le cash-flow disponible devrait redevenir positif dès le second semestre.
Pourquoi est-ce un favori ?
Beaucoup risquent de bouder Boeing, car il faudra attendre 2026 pour un bénéfice net significatif ; nous nous inscrivons à contre-courant. Le changement de culture prendra du temps et sera forcément marqué par des revers. Boeing est une entreprise stratégiquement importante pour les Etats-Unis ; sa faillite n’est pas envisageable. Nous tablons sur une appréciation substantielle de l’action d’ici 12 à 18 mois, si assez de signaux pointent vers un redressement durable.
Conseil : acheter
Risque : élevé
Rating : 1C
Cours : 156,54 dollars
Ticker : BA US
Code ISIN : US0970231058
Marché : NYSE
Capit. boursière : 116,1 milliards USD
C/B 2024 : –
C/B attendu 2025 : –
Perf. cours sur 12 mois : -33,4 %
Perf. cours depuis le 1/1 : -39,9 %
Rendement du dividende : –
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