La fièvre de l’intelligence artificielle (IA) continue de doper Wall Street, ce dont Apple a profité. L’entreprise technologique a vu sa capitalisation boursière grimper à près de 3.300 milliards de dollars – mais NVIDIA a dépassé la sienne et celle de Microsoft cette semaine.
Les investisseurs attendaient depuis longtemps la conférence annuelle d’Apple destinée aux développeurs (WWDC), au cours de laquelle l’entreprise dévoilerait son approche en matière d’IA. Ils avaient craint que la marque à la pomme, restée presque muette sur ce plan, ne trouve plus sa place au milieu d’une concurrence en avance. Il semblent par ailleurs avoir mis du temps à saisir l’information, car ce n’est que deux jours après la conférence que l’action s’est envolée, de plus de 10 % : le jour J, elle avait chuté de 2 %.
Apple a donc présenté son propre système d’IA, Apple Intelligence, qui sera introduit dans son écosystème. L’entreprise a conclu un partenariat avec OpenAI afin que les fonctionnalités de ChatGPT soient disponibles dans ses produits. Elle négocie actuellement avec Google l’intégration de son chatbot Gemini dans ceux-ci. Ainsi, pour ne citer que cela, le nouveau Siri pourra-t-il résumer des notes, éditer des photos ou mener des recherches complexes. Toutefois, les nouvelles fonctionnalités seront réservées aux plus récents appareils – l’iPhone 15 Pro et, à venir, l’iPhone 16 et, pour ce qui concerne les ordinateurs et tablettes, ceux tournant avec au minimum la puce M1 d’Apple. On l’a compris, l’entreprise espère initier un nouveau cycle de renouvellement de ses appareils. Et au vu de la récente hausse de l’action, les investisseurs s’attendent à ce que cette stratégie soit couronnée de succès. On est cela dit en droit de supposer que les concurrents ne manqueront pas d’intégrer eux aussi une IA dans leurs smartphones. En outre, le climat économique n’est pas à sous-estimer non plus : en cas de récession, les consommateurs regardent à la dépense.
Les derniers chiffres trimestriels d’Apple ont dépassé les attentes – qui n’étaient pas si ambitieuses. Mais pour cet exercice, la direction ne pronostique pas de croissance du chiffre d’affaires (CA). Bien que le CA tiré de l’iPhone ait chuté de 10,5 % en glissement annuel, à 46 milliards de dollars, il est légèrement supérieur au consensus. En Chine, le recul est moindre, à 8,1 %. Le pays assure 18 % du CA consolidé. Le CA des Wearables (-9,6 %) comme celui de l’iPad (-16,7 %) ont également chuté. Les services restent le segment affichant la plus forte croissance (+14 %) ; leur part dans le CA consolidé est de 26 %.
Apple a versé 27,4 milliards de dollars à ses actionnaires au deuxième trimestre (23,7 milliards de dollars par le biais de rachats d’actions et 3,7 milliards de dollars en dividendes). Le dividende a été relevé de 4 %, à 0,25 dollar, par rapport au trimestre précédent ; soit un rendement de 0,5 %. En outre, Apple a annoncé le plus important programme de rachats d’actions de son histoire, d’une valeur de 110 milliards de dollars.
Conclusion
L’action est propulsée en ce moment par l’IA personnelle d’Apple, mais à l’optimisme succédera inévitablement le réalisme des investisseurs. Elle se négocie à plus de 32 fois le bénéfice et à 27 fois le flux de trésorerie attendus, soit à un quart de plus que la moyenne des cinq dernières années. Une valorisation excessive. Ce n’est donc pas le moment idéal pour acheter le titre. Nous recommandons à ceux qui n’ont pas encore pris leurs bénéfices de ne pas attendre trop longtemps pour le faire.
Conseil : vendre
Risque : faible
Rating : 3A
Cours : 212,49 dollars
Marché : Nasdaq
Ticker : AAPL US
Code ISIN : US0378331005
Capit. boursière : 3.230 milliards USD
C/B 2023 : 34,5
C/B attendu 2024 : 32,3
Perf. cours sur 12 mois : +15,5 %
Perf. cours depuis le 01/01 : +10,4 %
Rendement du dividende : 0,5 %
