Aker BP va sûrement se redresser
Le producteur norvégien de pétrole et de gaz a enregistré en 2023, comme à l’exercice précédent, une robuste croissance de sa production.
En 2022, année de son expansion, sa production journalière moyenne avait augmenté de 47 % en glissement annuel, de 209.400 à 308.000 barils d’équivalent pétrole (bep). L’année dernière, elle a progressé de 48,3 %, à 456.800 bep. Si sa production a plus que doublé, c’est surtout parce que le groupe a racheté en juillet 2022 les actifs du suédois Lundin Energy. Lesquels produisent quelque 200.000 bep par jour. Mais le champ Johan Sverdrup y est aussi pour quelque chose : il est entré dans sa 2e phase de production en décembre 2022, après quoi en sont sortis chaque jour non plus 535.000 mais 720.000 bep, et désormais 755.000 barils, probablement jusque fin 2024. Grâce à l’accord conclu avec Lundin, la participation d’Aker BP dans ce gisement est passée de 11,6 % à 31,57 %. Au 4e trimestre, la production quotidienne du groupe n’a pas dépassé 444.300 bep, soit une baisse, modeste, de 1,2 % en glissement annuel. Un trimestre plus tôt, Aker BP avait produit 449.800 barils. C’est la suspension inopinée de la production dans le champ d’Alvheim qui explique cette baisse.
Les actifs rachetés à Lundin Energy produisant à moindre coût, Aker BP a vu ses coûts de production diminuer structurellement. Encore à 11,8 dollars au 1er semestre de 2022, le coût moyen du bep avait chuté à 7,2 dollars au 2d semestre. Au 4e trimestre de 2023, il ne s’élevait plus qu’à 6,2 dollars. En 2023, il ressort également à 6,2 dollars, en deçà du pronostic du groupe. Parmi les principaux producteurs de pétrole et de gaz, personne n’a fait mieux.
Malgré le tassement de la production, le volume de vente a crû de 4 % en rythme trimestriel, à 466.900 bep. Si le prix du pétrole a baissé de 5 % en moyenne, à 83,6 dollars le baril, celui du gaz a gagné 22 %, à 73,9 dollars. Le chiffre d’affaires (CA) s’est établi à 3,56 milliards de dollars, en hausse de 1,2 % par rapport au 3e trimestre mais en recul de 7,1 % par rapport au 4e trimestre de 2022. Le bénéfice d’exploitation a chuté de 2,62 à 2,15 milliards de dollars (2,21 milliards en 2022) et le bénéfice net a plongé de 588 à 164 millions de dollars (112 millions en 2022) en raison d’une dépréciation de 415 millions de dollars sur deux projets. Le bénéfice net est passé de 1,6 milliard de dollars en 2022 à 1,34 milliard, ou 2,12 dollars par action, en 2023. La dette nette est restée stable, à environ 2,4 milliards de dollars.
Pour 2024, le dividende trimestriel est relevé de 9 %, à 0,60 dollar par action. Aker BP prévoit de produire quotidiennement, en moyenne, entre 410.000 et 440.000 bep en 2024, environ 400.000 en 2025 et 2026, et 525.000 en 2028, grâce aux nouveaux projets. Mais Oslo aurait annulé les licences octroyées pour le développement de deux projets censés démarrer en 2027, Tyrving et Ydraggsil. Dans quelques semaines, nous devrions en savoir davantage sur ce contretemps.
Conclusion
L’action ne s’est pas redressée après la publication du rapport trimestriel. Il faut dire que la production prévisionnelle du groupe pour cet exercice est légèrement inférieure aux attentes et que l’annonce de l’annulation de licences, et certainement pour le plus gros projet, Ydraggsil, n’est pas réjouissante. Nous sommes, cela dit, toujours d’avis que les actions du secteur vont s’apprécier en 2024. Aker BP demeure digne d’achat.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating :1B
Cours : 264,1 NOK
Ticker : AKERBP NO
Code ISIN : NO0010345853
Marché : Oslo
Capit. boursière : 166,7 milliards NOK
C/B 2023 : 11,8
C/B attendu 2024 : 7,3
Perf. cours sur 12 mois : -14,8 %
Perf. cours depuis le 01/01 : -10,6 %
Rendement du dividende : 9,6 %
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